20 Minutes (Rennes)

Les Jeux ne sont pas encore faits

Comme lors de la mass-start, dimanche, les Français ont été au niveau en Allemagne

- William Pereira

Tous les signaux sont au vert pour l’équipe de France masculine, après cette semaine à Ruhpolding (Allemagne) : une victoire de Fourcade sur l’individuel, un relais solidement calé derrière l’intouchabl­e Norvège et un magnifique tir groupé sur la mass-start (Fourcade, Guigonnat et Fillon Maillet ont respective­ment terminé deuxième, troisième et quatrième). Idéal à moins d’un mois de la première épreuve de biathlon aux JO de PyeongChan­g. L’enthousias­me est à son comble et, inévitable­ment, la tendance est à l’emballemen­t. « On est fier, c’est la grande course qu’on attendait depuis un petit moment », se réjouit Stéphane Bouthiaux, l’entraîneur de l’équipe de France. Après des semaines plus moroses, le déclic mental est forcément salutaire. Celui qui semble en bénéficier le plus est Antonin Guigonnat, lancé en dernier sur le relais de vendredi et troisième de la mass-start dominicale. « Je n’ai pas été submergé par le stress », s’est-il félicité, après avoir réussi à limiter la casse sur son relais. Aux portes du Top 20 mondial, le Français a une bonne tête de futur médaillé surprise en Corée du Sud.

« La vérité d’aujourd’hui »

Mais l’essence des surprises ne résidet-elle pas dans leur caractère inattendu ? En dépit des courses solides réalisées par Guigonnat, Fillon Maillet et Desthieux, Fourcade souhaitera­it qu’on évite « d’ajouter des attentes supplément­aires » autour du biathlon français, sous prétexte que les outsiders tricolores ont brillé simultaném­ent sur une étape de Coupe du monde. « C’est compliqué de faire des plans [sur les JO]. Il faut garder cette humilité, explique le numéro 1 français. On doit profiter de cette performanc­e, mais pas en faire une vérité. Le résultat d’aujourd’hui [dimanche], c’est la vérité d’aujourd’hui. » La dernière étape avant PyeongChan­g, à Anterselva (Italie) du 18 au 21 janvier, en dira un peu plus sur cette « vérité » du moment. Sans oublier qu’il n’y a, derrière Fourcade et Boe, que de maigres restes du butin que ces hippos gloutons se partagent depuis le début de la saison, avec 11 victoires sur 12 courses à eux deux.

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Fillon Maillet, Fourcade, Guigonnat et Desthieux (de g. à dr.) à Ruhpolding.

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