« Nous sommes très primitifs »
A l’occasion de la sortie de son deuxième album baptisé « Xeu », le rappeur Vald décrit pour « 20 Minutes » son univers, empreint de cynisme et d’optimisme.
S es rimes sont aussi improbables que virtuoses. Souvent drôle, parfois obscène, Valentin Le Du, alias Vald, sort ce vendredi son nouvel album, Xeu, un an après la sortie d’Agartha. Entre biff, buzz, string, démons intimes et célébrité, le rappeur de 25 ans livre un album jonglant avec le cynisme et l’optimisme, et à l’atmosphère sombre.
Comment prononce-t-on le titre de ce nouvel album ?
Comme Gzéou, kseu, on veut gzeu… ! Il n’y tout a aucune fonctionne. règle ! Qu’est-ce que ça signifie ? Ça veut dire ce que l’on veut, c’est ça qui est génial ! C’est à l’image de la vie. Vous avez choisi une pochette blanche, immaculée. Comme la vie aussi ? Tout à fait, c’est une page blanche, pleine, ou vide. En tout cas, c’est une page qui laisse la place à la création. Une pochette lumineuse alors que le contenu peut paraître sombre… C’est la musique que j’avais envie de faire. C’est chanmé que la « cover » soit aussi lumineuse, c’est à la fois ténébreux et optimiste. Le premier titre s’appelle « Primitif ». Qu’est-ce qui est primitif, à vos yeux ? Notre vie, notre comportement, notre société. On arrive encore à ne pas nourrir tous les humains, je trouve ça plutôt primitif. On arrive encore à se faire la guerre, nous sommes très primitifs. On pense par la peur. Dans le titre « Gris », vous faites écho à l’affaire Théo. Dans quelle mesure l’actualité vous inspire-t-elle ? Il faut déjà que ça arrive à mes oreilles. Or je ne regarde jamais les news, la télé. Il faut surtout que j’ai une idée de rime. Dans « Désaccordé », vous dites : « J’te laisse la chatte en confiture. » On peut encore dire ça en pleine période #balancetonporc ? Je pense qu’il y a un côté compliment… « Compliment » ? Bah, déjà, on me le demande. Je ne suis jamais dans une démarche de « Je vais tout défoncer ! » On vous a déjà dit…
« Défonce-moi la chatte ? » Oui ! (Rires.) Mais vous a-t-on déjà dit : « Laissemoi la chatte en confiture ? » (Rires.) Evidemment non, mais je suis un poète! Le but du rap est de faire des phrases un peu folles. Mon coeur est si bienveillant envers les femmes que je peux me permettre de dire ça. Vous censurez-vous parfois ? Très peu. Je me censure sur des trucs qui ont tendance à tirer les gens vers le bas. Je sais que les mots sont des incantations, je sais que ça peut faire beaucoup dans la tête des gens.