Les agriculteurs montent en pression et en action
Ils visent la grande distribution depuis plusieurs jours
Depuis dix jours, les supermarchés sont pris pour cible par les agriculteurs, qui déversent des détritus à l’entrée des magasins ou contrôlent l’étiquetage des produits dans les rayons. Le mouvement semble parti pour durer avec de nouvelles actions prévues ce mercredi en Bretagne.
La guerre des prix avec les grandes enseignes.
C’est toujours la question de la répartition de la valeur qui cristallise les tensions. « Où va le pognon ? » s’interrogent les agriculteurs. Dans un contexte de guerre des prix entre les grandes enseignes, ces derniers se sentent floués. Ils dénoncent « un festival de promotions scandaleuses », citant du lait bio à 0,67 € du litre ou du porc à 1,27 € le kilo. « Cette guerre est dévastatrice et ce sont encore les paysans qui en sont les victimes », s’insurge Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère. Les agriculteurs sont d’autant plus remontés qu’une charte de bonne conduite avec été signée en novembre par les distributeurs pour mettre fin à ces pratiques.
Négociations en cours.
La mobilisation des agriculteurs intervient alors que des négociations commerciales sont en cours entre distributeurs, industriels et producteurs. « On a de très mauvais retours », indique Florian Salaun, secrétaire général des Jeunes agriculteurs du Finistère. Bien décidés à faire pression sur ces négociations, les agriculteurs haussent donc le ton. « Il faut des hausses partout et non des baisses générales. »
Une loi pour sortir de la crise ?
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a présenté fin janvier son projet de loi sur l’alimentation. Objectifs affichés : mettre fin à la guerre des prix et redonner un peu d’air aux agriculteurs. Le texte, qui pourrait être voté en septembre, prévoit notamment de limiter les promotions des produits alimentaires à hauteur de 34% de la valeur. Il doit aussi permettre d’inverser la construction du prix payé aux agriculteurs.