Une délégation nord-coréenne serrée de très près
On a fait un drôle de calcul, quand on a croisé l’un des groupes de pom-pom
girls nord-coréennes, samedi, à la patinoire de Gangneung. Il y a quinze surveillants pour vingt-cinq jeunes femmes. « Toute la délégation est sous haute surveillance, et c’est principalement en raison du risque de défection », estime Christopher Green, chercheur auprès de l’ONG International Crisis Group. Des défections qu’il estime « possibles, mais très peu probables ». Les athlètes, qui vivent au village olympique, ne restent jamais seuls. Ils ne côtoient pas (ou quasiment pas) ceux des autres délégations. Les pom-pom girls, elles, dorment à bord du ferry qui les a emmenées au Sud. Et là, ce n’est pas vraiment la teuf jusqu’à 3 h du matin. Au programme : surveillance et… autosurveillance. « Tous les membres de la délégation, pas seulement les leaders, seraient punis s’ils ne dénonçaient pas un comportement suspect », assure à CNN, Han, un NordCoréen qui a fui pour le Sud en 2006. Et si un athlète venait à fuir, « sa famille pourrait avoir de gros soucis au Nord », assure Christopher Green. Qui précise, immédiatement, que « la plupart des athlètes vivent de toute façon très bien en Corée du Nord, la plupart d’entre eux n’ont sans doute aucune envie de fuir. » Même chose pour les pom-pom girls, choisies par le régime parmi les familles les plus fortunées et les plus fidèles au Parti. Peu nombreuses dans l’histoire, peu probables à Pyeongchang… les défections pendant les JO seraient toutefois « un énorme grain de sable dans l’engrenage du réchauffement diplomatique entre les deux Corées », métaphorise Christopher Green. Un « cataclysme diplomatique », même, selon l’historienne Juliette Morillot.
En Corée du Sud, Jean Saint-Marc