Les militants du FN posent leur regard sur le nouveau départ de Marine Le Pen
Nouveau nom, alliances... des militants font le bilan du congrès du Front national à Lille
Une flamme ravivée à petit feu. Les militants qui ont participé samedi et dimanche à Lille (Nord) à la « refondation » du FN espèrent que leur formation va se relancer, dix mois après l’échec de leur candidate à la présidentielle, suivi des départs de Marion Maréchal-Le Pen et de Florian Philippot. Pour ce qui est du Rassemblement national (le nouveau nom du parti dévoilé dimanche et que les adhérents doivent valider), Kévin Diebold, 23 ans, votera pour. Sans grand enthousiasme, mais par « pragmatisme », car il attend que cette appellation renvoie une image plus douce auprès des électeurs. « Le mot FN peut apparaître violent, voire péjoratif », juge le militant du Bas-Rhin. Il espère surtout que le FN pourra nouer des alliances électorales autres que celle déjà scellée avec la formation de Nicolas DupontAignan, Debout la France (DLF), et devenir un parti de gouvernement. « Il faut aller plus loin, car DLF reste le plus grand des petits partis », insistet-il. Jacques Colombier, président du groupe FN au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et député européen, estime, lui, que « des alliances avec la base éclatée du parti Les Républicains sont possibles, mais pas avec les états-majors ».
« Elle a le cuir tanné »
Mais, si le nom de la formation politique change, ce n’est pas le cas de sa tête. Bien que Marine Le Pen ait confié la semaine passée avoir connu « un trou d’air », les militants soutiennent majoritairement leur présidente, qui a été réélue à l’unanimité dimanche pour un troisième mandat. « Il y a bien eu une déception après le débat télévisé d’entre-deux-tours, mais Marine Le Pen a le cuir tanné par rapport à une personnalité en devenir comme Marion Maréchal-Le Pen », insiste Etienne Dobremetz, militant d’Oignies (Pas-deCalais). Lors du congrès, il a donc été question du présent et de l’avenir, mais aussi du passé. La fonction de président d’honneur du FN, que Jean-Marie Le Pen, le cofondateur du parti en 1972, occupait, a été supprimée par les nouveaux statuts de la formation, adoptés dimanche matin. Pour certains militants, le « menhir » reste un ennemi politique : « Ses critiques ne sont pas pertinentes, car il n’a pas su se retirer à temps, estime Florian André, 22 ans, membre du Front national jeunesse à Reims (Marne). Aujourd’hui, il vise seulement à nuire au FN. »