Linky leur pourrit la vie
Patrick et sa compagne ne supportent plus les ondes
Mercredi, Patrick et Claude ont dormi dans leur voiture. Garé à quelques centaines de mètres de leur appartement, le Kangoo est devenu leur base de repli. Car, depuis un mois, ce couple résidant à la Poterie vit un véritable enfer. « On a d’abord eu l’impression d’avoir des sifflements dans la tête, comme des acouphènes. Au départ, on ne s’est pas vraiment inquiétés. Mais ça s’est dégradé. On a commencé à avoir des maux de tête, des vertiges, des insomnies », témoigne Patrick.
Réfugiés à la campagne
Agé de 53 ans, le Rennais a mis plus de quinze jours à faire le rapprochement avec la mise en service de son compteur Linky. Installé par Enedis en juillet, l’appareil est devenu « communiquant » il y a quelques semaines. « Je ne suis pas un militant anti-Linky. J’avais entendu quelques histoires autour de ce compteur, mais je n’y étais pas farouchement opposé », assure Patrick. Depuis, les symptômes ont empiré chez lui comme chez sa compagne. Tous les deux ne supportent plus les ondes. Lui vit un enfer dans la médiathèque hyperconnectée dans laquelle il travaille. « C’est de
pire en pire. J’ai dû me faire arrêter ». Incapable de dormir dans son appartement, le couple a décidé de quitter Rennes pour se mettre à l’abri en rase campagne. « Les symptômes ont disparu progressivement. On avait l’impression de revivre. Mais dès que l’on revient ici, ça réapparaît ». Alerté, Enedis a promis qu’un médiateur prendrait rapidement contact avec le couple. « On prend au sérieux toutes les demandes. On ne veut rien minimiser », promet le fournisseur d’électricité, souvent critiqué par les personnes souffrant d’hyper électrosensibilité. « Tout ce que l’on demande, c’est de retrouver une vie normale », lance le couple.