Le jour où le PSG a (aussi) croisé la route de Salzbourg
En 2011, le PSG avait sombré en Autriche et bien évolué ensuite
Un stade en travaux. Un PSG en chantier. Bruno Salomon se souvient bien de cette soirée de décembre 2011. De ces rénovations à la Red Bull Arena, de ce conciliabule derrière un bus, de cette «soirée qui part en chips». Car les joueurs de Salzbourg, qui retrouvent l’OM ce jeudi en demie de Ligue Europa, s’étaient imposés (2-0) face au Paris de Sissoko et Camara, à l’avant-dernière journée de la phase de poules de la Ligue Europa. « C’était un exploit de battre une équipe comme Paris, raconte à 20 Minutes le latéral Jakob Jantscher. Le deuxième but, en fin de match, c’était une émotion incroyable. » Une réalisation cruelle (94e) pour le PSG, qui avait battu les Autrichiens à l’aller 3-1. A la fin du match, Antoine Kombouaré, alors coach de Paris, s’énerve quand viennent les questions sur son avenir : « J’ai toujours envie de me bagarrer. Il faut poser la question aux dirigeants.» Justement, ils sont tout près. Et la zone mixte offre une vue parfaite sur les grandes manoeuvres qui s’accélèrent. Bruno Salomon découvre, ce soir-là, « le côté impulsif des dirigeants qataris. C’est tout un maelström, avec Leonardo qui se planque derrière le bus pour discuter avec Nasser [Al-Khelaïfi]. On comprend que ce match va tout changer.» Déjà contesté, notamment après avoir pris un 3-0 à Marseille, Kombouaré est condamné. Les dirigeants parisiens sont en contact avec Ancelotti depuis un bon moment. Pour Michel Kollar, historien du club, «ce match contre Salzbourg sert de déclic». Surtout que le Red Bull Salzbourg était, à l’époque, un club moyen en Europe. «L’équipe n’avait pas du tout le style qu’elle a aujourd’hui, confirme Jakob Jantscher. Le club a désormais un plus gros budget, de meilleurs équipements…» En 2011, le projet Red Bull en est encore à ses débuts : le club autrichien est vu comme un nouveau riche au palmarès uniquement domestique. Comme le PSG, avec les Qataris, arrivés dans la capitale à l’intersaison. Finalement, Kombouaré apprend qu’il est viré le 22 décembre. Ancelotti débarque. Maxwell, Motta et Alex suivent. «Après cette défaite, le club change de braquet», analyse Bruno Salomon. Mais cette sortie en Ligue Europa reste un sacré traumatisme pour les fans. Rémi, du site HistoireduPSG.fr, conclut, un peu amer : «On essaie de chambrer les Marseillais sur la réputation de Salzbourg, mais c’est sûr qu’on serait très heureux d’être à leur place… Enfin, de vivre ce genre d’émotions en coupe d’Europe. »
« Salzbourg n’avait pas du tout le style qu’elle a aujourd’hui. » Le joueur Jakob Jantscher