Vertige métaphysique dans la peau d’un robot
Le joueur contrôle un androïde s’éveillant à l’humanité dans «Detroit : Become Human», qui paraît ce vendredi sur PS4
Et si vous étiez un robot ? Ou plutôt, un humain dans la peau d’un androïde qui découvre son humanité ? C’est ce que propose « Detroit : Become Human », qui paraît ce vendredi sur PS4. Dans le nouveau jeu du Français David Cage, à qui l’on doit « Heavy Rain » et « Beyond : Two Souls », les humains sont contrôlés par des intelligences artificielles, et cela en devient vertigineux. « L’idée était de raconter l’histoire de trois androïdes qui ressemblent en tout point à des hommes, mais qui sont traités différemment, explique David Cage. Ils s’éveillent à la conscience, ressentent des émotions et vont se battre pour être acceptés. » Intelligence artificielle, transhumanisme, singularité… Ces sujets n’intéressent pas plus que ça David Cage, mais ils lui servent plutôt de toile de fond. « Le jeu propose une vision de notre futur dans vingt ans, une vision, un univers, dans lequel le joueur n’est pas questionné, détaille le créateur. Il est interrogé sur l’histoire, sur d’autres valeurs, d’autres thématiques, comme le racisme, la ségrégation, l’identité, la liberté. » D’où le choix de Detroit (Michigan), ville de la révolution automobile, ville des droits civiques.
«Une expérience interactive»
En plus de Kara et Markus, le joueur contrôle Connor, un flic androïde, « une vraie machine », précise David Cage. Malgré tous nos efforts, il continue à être un robot et prend parfois des décisions hors de notre contrôle. Comme si nos choix étaient détournés de leur but initial, comme si Connor se servait de nous pour simuler une humanité. Mais ne vous inquiétez pas (trop), le joueur reste maître de ses choix. « Et il raconte sa propre histoire », ajoute David Cage. « Detroit : Become Human » est de ce point de vue le jeu le plus riche de Quantic Dream, avec un record de choix à faire, de noeuds narratifs et de fins possibles.
Pour David Cage, « Detroit : Become Human » n’est pas à proprement parler un jeu vidéo : « Le terme “jeu” implique quelque chose de léger, de ludique. Cela interdit d’aborder un certain nombre de thèmes graves, comme la violence domestique ou la ségrégation. Je ne suis pas militant, mais ce que je fais, ce n’est pas du divertissement, c’est de l’interactivité. » Et « Detroit » se révèle « une expérience interactive ». Ou un bon jeu.