Six cents bouteilles de vin remontées à la surface de l’eau
Des bouteilles immergées pendant un an ont retrouvé la terre ferme
C’était le branle-bas de combat dimanche matin au pied de la tour Solidor à Saint-Malo. La mission était, il est vrai, de la plus haute importance : remonter à la surface 600 bouteilles de vin immergées depuis un an au large de la cité corsaire. A Saint-Malo, cette tradition des vendanges maritimes a déjà quinze ans. A l’époque, une bande de copains s’était lancé le défi un peu fou de faire vieillir du vin sous l’eau. « On savait déjà que la mer était une bonne cave. Mais on était curieux de savoir comment le vin allait évoluer sous l’effet des marées, afin de le comparer avec un vin conservé en cave », explique Yannick Heude, sommelier.
Du muscadet et du chinon
Chaque année juste avant l’été, des centaines de bouteilles prennent donc la mer pour être immergées dans une caisse à 15 m de profondeur. « On l’a fait avec tout type de vin, du rouge, du blanc et même des bulles », poursuit Yannick Heude. L’an dernier, ce sont 300 bouteilles de muscadet et 300 autres de chinon qui ont pris le large pour un exil marin d’un an. Sur le quai, le vigneron Francis Jourdan attend avec impatience le retour de ses bouteilles sur la terre ferme. « Avec ces conditions hostiles, on a poussé le vin dans ses derniers retranchements. J’ai hâte de le déguster », sourit-il. Avant le verdict des professionnels, Yannick Heude y va de son petit pronostic. « Pour le muscadet, je m’attends à quelque chose d’un peu plus minéral et construit. Pour le chinon, on devrait avoir un vin un peu plus tannique », indique-t-il. Les résultats de la dégustation étaient attendus dans l’après-midi sur l’île de Cézembre, en face de Saint-Malo, où une vente aux enchères des bouteilles immergées était organisée au profit de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).