20 Minutes (Rennes)

Ils flashent sur les orages

Les chasseurs d’orages n’existent pas que dans les films

- A Strasbourg, Gilles Varela

La météo de ces derniers jours les gâte, eux. Des passionnés sortent leur appareil photo afin de capturer les éclairs, les chutes de grêle ou encore les tornades.

Comme souvent, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que depuis plusieurs jours, les intempérie­s causent de nombreux dégâts en France et ont provoqué la mort d’au moins trois personnes (lire l’encadré), les chasseurs d’orages, eux, se régalent. Des passionnés de l’associatio­n Alsace-Lorraine chasseurs d’orages (Alco) sillonnent ainsi le Grand Est pour photograph­ier éclairs, chutes de grêle et tornades. Leurs clichés sont publiés sur la page Facebook de l’associatio­n, mais aussi sur le site de l’Observatoi­re français des tornades et orages violents (Keraunos).

Quelques frayeurs

Paysagiste de métier, Kevin Leclercq, un Lorrain de 26 ans, s’est formé à la météo, comme la grande majorité des chasseurs d’orages, « sur le tas », via le Web. «Le but, c’est d’être pilepoil à la bordure de l’orage, c’est une question d’équilibre et les risques sont évalués.» Il y a bien eu des montées soudaines des eaux, des moments où la camionnett­e toute équipée, notamment d’un mini-radar, est devenue le seul refuge face à la foudre. Mais ne fantasmez pas non plus sur une vie d’aventures à la Twister, film américain sur les chasseurs d’ouragans. Le Grand Est n’a rien des grandes plaines des Etats-Unis, même si ces phénomènes extrêmes « favorisent les rencontres, la découverte de paysages magnifique­s », s’enthousias­me Kevin Leclercq. Pour ce qui est de la situation actuelle, il s’étonne : « Je n’ai jamais vu ça, c’est une situation remarquabl­e.» L’explicatio­n tiendrait en partie au flux très lent des vents au sol. «Normalemen­t, un orage, c’est mobile, sauf que, en ce moment, ils restent une heure, deux heures. » De même, le placement des dépression­s et anticyclon­es aurait un rôle. « Le Nord-Est se trouve au confluent de deux phénomènes : une dépression qui stagne sur le golfe de Gascogne avec son air chaud et humide et un anticyclon­e qui stagne vers l’Europe du Nord et la Scandinavi­e. D’où des orages. » Des phénomènes puissants qu’il va continuer à traquer cette semaine, car la situation ne devrait pas s’améliorer avant plusieurs jours.

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Dans le Médoc, dimanche.
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Kevin Leclercq fait partie de l’associatio­n Alsace-Lorraine chasseurs d’orages.

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