Trump atteint des sommets
Déconcertant lors du dernier G7 au Canada, le président américain Donald Trump organise, mardi, une rencontre exceptionnelle avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Toute sa vie, Trump s’est montré fin négociateur. « Nous avons besoin d’un président qui a écrit The Art of the Deal », lançait-il lors du lancement de sa campagne, en 2015. Trente ans après sa parution, son best-seller permet de comprendre sa stratégie face au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qu’il rencontrera à Singapour, mardi.
> « Voyez grand ». Le président sudcoréen Moon Jae-in, Kim Jong-un et Donald Trump ont tous parlé de « dénucléarisation ». « L’objectif est l’absence d’armes nucléaires dans la péninsule, a assuré Gary Samore, négociateur sur le désarmement sous Barack Obama, à la radio NPR. Il y a des différences sur le processus pour y arriver. » Le sommet de mardi devrait se contenter de grandes lignes.
> « Exploitez votre avantage ». « Trump a deux moyens de pression sur Kim Jong-un : les sanctions économiques et la présence des 25000 soldats au sud », explique Van Jackson, spécialiste de la région. En mai, le président américain a fait un geste symbolique en n’employant plus l’expression « pression maximale ».
> « Rendez les coups ». Trump ne dégaine jamais le premier, il riposte. En août 2017, après des tests nordcoréens, il promet « le feu et la furie » à Pyongyang. A l’ONU, il menace de « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d’attaque et surnomme Kim Jong-un « Rocketman », qui le traite en retour de « vieux radoteur ». Mais attention, certains experts estiment que Pyongyang n’a aucunement l’intention d’abandonner ses têtes nucléaires.
> « Soyez imprévisible ». Les EtatsUnis sont « trop prévisibles », répétait Trump lors de sa campagne. Dans sa rhétorique, il est passé de la menace de son « gros bouton nucléaire » aux compliments, qualifiant Kim Jong-un « d’homme honorable ». Etre imprévisible « peut permettre d’obtenir des concessions, prévient Marwan Sinaceur, chercheur en psychologie organisationnelle. Cependant, aucune négociation ne peut faire l’économie d’une compréhension des points de vue de la partie adverse. » Pour Trump, le plus dur commence.