Booba et Kaaris risquent gros après leur rixe
Les rappeurs Booba et Kaaris, qui comparaissent ce jeudi pour les violences survenues à Orly, encourent dix ans de prison
En juin, Booba a passé quatre heures à raconter sa vision du monde à un journaliste de M, le magazine du Monde. « Le rap est une cour de récréation, les clashs, c’est aussi bête que cela. (…) Et de toute façon, c’est pas moi qui ai commencé ! » résumait-il alors. Le rappeur de 41 ans – Elie Yaffa de son vrai nom – devrait tenir, à peu près, le même discours, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne). Il doit y retrouver Kaaris – Gnakouri Okou à l’état civil –, un autre rappeur âgé de 38 ans, auquel il s’est violemment opposé, le 1er août, à l’aéroport d’Orly. Comparaissant libres, les deux hommes et leurs proches – six du côté de Booba, trois pour Kaaris – encourent dix ans de prison pour violences aggravées et vols en réunion. Il y a six ans à peine, Booba et Kaaris semblaient pourtant filer le parfait amour. Avec 2,5 millions d’albums vendus en vingt ans, « B2O » avait choisi de lancer la carrière de « K2A » en l’invitant sur son titre « Kalash ». Il lui avait ensuite demandé de prendre parti publiquement pour lui en insultant deux autres de ses rivaux, les rappeurs La Fouine et Rohff.
Un album et un concert en jeu
C’est en refusant de le faire que Kaaris s’était exposé aux foudres de Booba. Leur clash était resté limité aux réseaux sociaux, les deux hommes ne se croisant jamais. Jusqu’à ce 1er août où ils ont réservé, sans le savoir, un billet sur le même vol pour Barcelone (Espagne). Ces retrouvailles à l’aéroport pourraient avoir des conséquences dépassant le seul cadre pénal. Durant sa détention provisoire, Kaaris n’a pu participer à la promotion de Lukas, un film dans lequel il joue avec JeanClaude Van Damme. Ni avancer sur l’album qu’il a promis à ses fans. Quant à Booba, une condamnation à de la prison ferme assortie d’un mandat de dépôt l’empêcherait de devenir le premier rappeur à remplir la salle de Paris La Défense Arena, le 13 octobre. Pour convaincre ses fans d’acheter des billets, il a promis sur Instagram d’être désormais « irréprochable ». Une stratégie convaincante : mercredi soir, il ne restait plus que 600 places disponibles sur 40 000.