Les Bretons veulent smiler
L’association Point Bzh milite pour un émoji Gwenn ha du
Il mesure un petit mètre 80, présente plutôt bien et porte souvent un badge « Point Bzh » sur la poche gauche de sa chemise. La semaine prochaine, Matthieu Crédou traversera l’Atlantique et rejoindra le siège d’Apple à San Francisco pour faire la promo de l’émoji breton, ce petit drapeau numérique noir et blanc que la Bretagne attend tellement. C’est là-bas que se réunira l’Unicode, l’instance qui décide, entre autres, de la création de nouveaux émojis.
Pétition à 20 000 signataires
S’il arrive à convaincre l’un des empires du numérique, comme Google ou Facebook, d’appuyer sa candidature, le porte-drapeau de l’émoji Gwenn ha du aura quasiment gagné son pari. « Ce sont eux qui votent pour tel ou tel projet à l’Unicode. » Pour être bien sûr que les géants du Web auront le message, l’homme a décidé de se rendre directement à San Francisco, pour harceler les votants. « Ça se fera beaucoup dans les couloirs. Il y a un vrai travail de lobbying. »
Mercredi, son association Point Bzh, qui s’est battue des années pour obtenir une terminaison Web régionale, a également posté sept enveloppes contenant le nom des 20 000 signataires de la pétition réclamant un émoji breton. « Nous les envoyons aux sièges français des Gafa (ainsi qu’à Microsoft, Samsung, IBM et Twitter) pour leur montrer notre mobilisation », explique David Lesvenan, président de Point Bzh. Mais le chemin est encore long. Car même s’il était choisi par les instances d’Unicode la semaine prochaine parmi la cinquantaine de nouveaux émojis, le Gwenn ha du devrait attendre janvier pour être officialisé. Puis juin pour enfin apparaître sur les réseaux sociaux. La Bretagne retient son souffle.