Les associations s’organisent contre l’opacité des conditions d’abattage
Animaux Boeufs mal étourdis, moutons saignés conscients… Publiées il y a deux ans et demi par l’association de protection des droits des animaux L214, les vidéos tournées dans l’abattoir de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques) sont à l’origine du procès qui s’est ouvert lundi à Pau. Parmi les prévenus, l’établissement et son ancien directeur, poursuivis pour tromperie sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise.
Lorsque l’affaire a éclaté, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll, a lancé des inspections relatives à la protection animale dans les abattoirs de France. Aujourd’hui, toutefois, «si le consommateur veut savoir comment a été abattue sa viande, il ne le peut pas », déplore Frédéric Freund, directeur de l’association Oaba (OEuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs). «Il reste très difficile d’obtenir des informations sur les conditions d’abattage, complète Léopoldine Charbonneaux, directrice de l’organisation consacrée au bien-être des animaux d’élevage, CIWF France. On aimerait qu’un étiquetage clair renseigne sur les différentes phases de la vie des animaux. » Le CIWF et l’Oaba vont lancer un projet en ce sens avant la fin de l’année, avec le groupe Casino : «Ce que le ministère n’ose pas imposer, ce seront les consommateurs et les filières qui le feront.»
Hélène Sergent