La galère des recruteurs
Un forum est organisé au couvent des Jacobins
Ils pensaient séduire une trentaine de recruteurs. Ils en accueilleront plus de cinquante. D’ordinaire implantés dans les Hauts-de-France, les organisateurs du salon des 24 Heures pour l’emploi et la formation (lire l’encadré) ont découvert le dynamisme économique de la région rennaise. Jeudi, ils seront au couvent des Jacobins avec plus de 500 offres à pourvoir. Toutes ne le seront pas. Depuis deux ans, la reprise économique s’est clairement fait sentir. Les offres d’emploi sont tellement nombreuses que beaucoup ne trouvent pas preneur. « Ça devient problématique », admet Virginie Huguel, cogérante de l’agence intérim Temporis à Cesson-Sévigné.
« On n’envoie plus de CV »
Là où il lui fallait « trois coups de fil » pour dégoter un manutentionnaire, la jeune femme doit aujourd’hui sonder une cinquantaine de candidats. La manutention n’est pas le seul secteur concerné. Les transporteurs sont en grosse pénurie. Mais l’industrie, le bâtiment, la propreté, les aides aux personnes, les sociétés d’informatique ou toutes les boîtes à la recherche de commerciaux stressent
aussi de ne pas trouver de maind’oeuvre. « C’est très tendu. On n’envoie même plus de CV. Aujourd’hui, on ne recherche plus des compétences mais le savoir être », poursuit la gérante de l’agence intérim. Des milliers de personnes restent cependant en quête d’un job, mais pas à n’importe quel prix. « On sent qu’il y a un équilibre vie pro et vie perso qui est recherché. Certains candidats ne veulent pas travailler le samedi, ce qui est compliqué pour nous. On essaie de composer avec les contraintes de chacun. Le candidat est en position de force aujourd’hui », témoigne Emelyne Rouxel, chargée de recrutement chez Blot Immobilier. Sur Pôle Emploi Bretagne, 36 000 offres sont actuellement en ligne.