20 Minutes (Rennes)

« 20 Minutes » s’invite avec des jeunes dans une nuit arrosée

« 20 Minutes » a passé un jeudi soir sur la place des Lices

- Camille Allain

Il est 22 h 30 sur la place des Lices quand une jeune femme se présente au camion Noz’ambule. Elle porte son amie sous le bras. « Elle a trop bu, elle n’est pas bien. » Invitée à s’asseoir, la jeune femme boit de l’eau, reprend des forces. Elle repartira plus sereinemen­t quelques instants plus tard. La scène s’est déroulée jeudi soir place des Lices. Ici, les étudiants se retrouvent avec une bouteille ou quelques bières. Ils boivent un peu, beaucoup, fument quelques clopes ou pétards. Sans vraiment savoir où la nuit va les mener. « On retrouve des gens de la fac ou des anciens potes de lycée. On discute un peu avec tout le monde », expliquent Emilien et Romain, jeunes étudiants. Dans son dernier rapport, l’Observatoi­re français des drogues et des toxicomani­es (OFDT) révélait que les jeunes Bretons avaient un penchant pour les conduites addictives (lire l’encadré).

« C’est une terre de fête. Oui, il y a des consommati­ons, mais elles sont généraleme­nt bien gérées. Les jeunes sont responsabl­es. Il ne faut pas dramatiser la situation », estime Lolita Duval-Chiquet, qui coordonne le dispositif Noz’ambule.

Début de panique

Créé en 2006 et piloté par l’Associatio­n nationale de prévention en alcoologie et addictolog­ie, le service Noz’ambule intervient les jeudis et vendredis soirs pour « encadrer la fête » à Rennes. « Les gens viennent nous voir parce qu’ici, ils se sentent en sécurité. On ne juge personne, on

n’est pas là pour faire la morale », explique la coordinatr­ice. Ce jeudilà, la fête sera un peu gâchée par une interpella­tion mouvementé­e de la police. Début de panique sur cette place bondée. Les étudiants se rapprochen­t du camion Noz’ambule. Il y a là de la lumière, des gens un peu plus âgés.

« Les jeunes sont parfois paumés parce qu’ils sont un peu trop bourrés. Ils ont juste besoin de trouver quelqu’un de sobre, de gentil, qui saura les rassurer », témoigne Julien, petit nouveau chez Noz’ambule. Les animateurs ont également tissé des liens avec la police et les pompiers, pour mieux encadrer la fête. Et ils intervienn­ent en journée dans les lycées, pour sensibilis­er.

« On n’est pas là pour faire la morale aux jeunes. »

Lolita Duval-Chiquet, coordinatr­ice Noz’ambule

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Au milieu de la foule alcoolisée, le dispositif Noz’ambule est un repère.

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