20 Minutes (Rennes)

Bientôt propriétai­res des murs, mais pas du terrain

La métropole revoit son dispositif d’accession sociale à la propriété

- Jérôme Gicquel

Comme dans beaucoup de grandes villes, le prix des appartemen­ts a explosé à Rennes, avec un m2 qui avoisine les 4000€, contre 3500 il y a encore trois ans. Pour permettre aux classes moyennes de continuer à vivre dans la capitale bretonne, la métropole a instauré en 1997 un dispositif d’accession sociale. Un système qui a bien fonctionné, permettant à 5 500 foyers à revenus modestes de devenir propriétai­res.

Maintenir la mixité sociale

Trop bien marché même. Profitant des aides publiques, des bénéficiai­res ont réalisé de belles plusvalues, en revendant leur logement à prix d’or dans certains quartiers. « Une fois vendu, le logement perd sa vocation sociale. Ce dispositif ne profite donc qu’au premier acquéreur », indique Honoré Puil, vice-président chargé du logement. Pour corriger le tir et éviter certaines dérives, la métropole a décidé en février de créer un organisme foncier solidaire (OFS), comme il en existe déjà à Lille ou Saint-Malo. Ce nouveau système, qui se substitue à l’autre sur les communes de la métropole de plus de 10 000 habitants, conserve sa vocation sociale. Les logements mis en vente sont proposés à un prix 40 % moins élevé que celui du marché. Mais désormais, les futurs acquéreurs seront propriétai­res seulement des murs de leur logement et non pas du sol. C’est l’OFS qui achètera le foncier et le mettra à dispositio­n en échange d’une redevance. En cas de revente du bien, celui-ci ne pourra être cédé qu’à une autre personne bénéficiai­re. « On assure la pérennité sociale du logement, ce qui permet de maintenir la mixité », précise Honoré Puil.

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Illustrati­on du quartier Saint-Hélier.

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