20 Minutes (Rennes)

Un dessin incertain

Pas facile pour un dessinateu­r de comics français de se faire une place sur le marché. Des heureux élus, croisés au Comic Con Paris ce week-end, livrent leurs conseils. P.14

- Benjamin Chapon

Pas trop le choix. Les plus de 600 titres comics édités en France l’an dernier sont à une écrasante majorité des traduction­s de titres américains. Alors, les auteurs français rêvant d’en dessiner doivent toquer à la porte des éditeurs anglo-saxons. C’est ce que fera bientôt Marina, croisée au Comic Con Paris, dont la quatrième édition a eu lieu ce week-end. Elle se tenait dans la longue file d’attente pour une dédicace d’Olivier Coipel, dessinateu­r français et star aux Etats-Unis, notamment pour son travail sur le personnage de Thor. Apprentie illustratr­ice aux Beaux-Arts, elle rêve de percer dans le dessin de comics de super-héros : « J’ai contacté des dizaines de dessinateu­rs free lance qui travaillen­t bien. Ils m’ont tous dit que je devrais bosser très dur pour avoir un top niveau. » Autre motif d’inquiétude pour la jeune dessinatri­ce, tous les auteurs confirmés qu’elle a contactés ont eu leur premier boulot « sur un coup de pot ». C’est le cas d’Elsa Charretier, dessinatri­ce aujourd’hui reconnue aux Etats-Unis (sur « Harley Quinn » ou « La Guêpe ») : « George R. R. Martin [l’auteur du Trône de fer] a vu mon blog et… il m’a demandé d’illustrer un de ses romans graphiques. Je n’ai pas eu à galérer aussi longtemps que d’autres dessinateu­rs très doués. »

« Travailler son portfolio »

A Marina, Olivier Coipel donne un seul conseil : « Travailler son portfolio.» Pour se faire remarquer, il faut développer un style original, voire plusieurs si possible, parce que les éditeurs recherchen­t des talents littéralem­ent « hors du commun ». En France, très peu de dessinateu­rs ont percé dans le comics. Et dans cette spécialité, beaucoup sont précaires. Les éditeurs présents au Comic Con Paris ont d’ailleurs constaté « la naïveté » des questions des apprentis dessinateu­rs venus présenter leur travail. Elsa Charretier, qui réside en France, confesse que sa vie de dessinatri­ce n’est « pas très glamour. Je ne fais que ça, tous les jours : dessiner. Le comics US est synonyme de publicatio­n hyper rapide, parfois infernale. Faire 22 pages par mois, c’est difficile. L’endurance, c’est la clé pour savoir durer dans le métier. »

 ??  ?? OEuvre réalisée par Nikho, vainqueur du prix Jeunes Talents comics, lors du Comic Con Paris 2017. A nos lecteurs. Votre journal revient le lundi 5 novembre. En attendant, retrouvez « 20 Minutes » en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
OEuvre réalisée par Nikho, vainqueur du prix Jeunes Talents comics, lors du Comic Con Paris 2017. A nos lecteurs. Votre journal revient le lundi 5 novembre. En attendant, retrouvez « 20 Minutes » en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Les Français Olivier Coipel et Elsa Charretier ont percé aux Etats-Unis.
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