Ils ne veulent plus « pisser » du glyphosate
Vingt-deux faucheurs bretons ont déposé plainte mardi
Après l’Ariège, la mobilisation des « Pisseurs involontaires de glyphosate » se poursuit en Bretagne. Mardi, 22 faucheurs volontaires ont déposé plainte à Quimper, Lorient et Saint-Brieuc pour « mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteinte à l’environnement ». Leur action fait suite à des analyses d’urine réalisées en 2017.
Des taux élevés dans l’urine
Poursuivis à l’époque pour avoir rendu impropres à la vente des bidons de Roundup, les plaignants s’étaient soumis à des prélèvements pour faire constater la présence de glyphosate dans leurs urines. Les résultats n’avaient fait que confirmer leurs inquiétudes, avec des taux relevés allant de 0,19 à 3,4 nanogrammes par millilitre d’urine. Michel Coudé a, lui, été contrôlé à 1,15 nanogramme, « soit onze fois et demi la norme autorisée dans l’eau potable ». Relais du collectif des « Pisseurs » en Bretagne, il estime que « tout le monde est concerné par ce scandale sanitaire ». « Le glyphosate est le pesticide le plus utilisé dans le monde. On en trouve dans les légumes, la viande, l’eau potable et l’air que nous respirons. Et le pire, c’est que ce n’est pas le plus dangereux », dénonce le militant. Avec ses collègues faucheurs, il souhaite faire condamner les fabricants de pesticides et ceux qui ont autorisé leur mise sur le marché. « C’est aussi pour éviter d’empoisonner les générations à venir qu’on le fait », assuret-il. La date du dépôt de plainte des faucheurs bretons n’a pas été choisie au hasard. C’était hier mardi que la Cour de justice européenne devait se prononcer sur la conformité du règlement de 2009 encadrant l’homologation des pesticides.
« On le fait pour éviter d’empoisonner les générations à venir. »
Michel Coudé