Un long fil et la magie opère
Deux amis créent des tableaux à partir de fil
De près, on ne voit pas bien. Et c’est en reculant que l’on comprend. Inspirés du concept de string art, les tableaux de Needle dévoilent d’incroyables formes avec un unique fil. Entourées de 204 clous, les oeuvres apparaissent quand le fil de polyester noir se superpose, jusqu’à créer des formes très précises. Derrière ce projet se cachent deux amis d’enfance. Natifs de Mayenne, Anthony Chesneau et Julien Lecherbault se sont retrouvés un peu par hasard à Rennes il y a deux ans. C’est là qu’ils ont eu l’idée de créer leur projet « Needle ». « J’ai découvert le concept de string art en regardant une vidéo sur le Net. J’étais surpris par la technique, je trouvais ça magique et j’ai voulu faire la même chose », raconte Anthony Chesneau.
La Joconde ou un triskell
Cet ingénieur en mécanique a mis au point un algorithme l’aidant à trouver le chemin à parcourir pour reproduire une photo à partir d’un fil tendu. « J’ai fait un premier tableau à la main. J’ai mis vingt heures. » Satisfait du résultat, il a ensuite conçu une sorte de machine à tisser, cousine d’une imprimante 3D, pour automatiser le procédé. Et fait appel à son ami d’enfance pour la partie artistique. « Le réalisme est impressionnant. On peut créer n’importe quoi », enchaîne Julien Lecherbault. Ce webdesigner, « artiste à ses heures perdues », a conçu une petite cinquantaine de modèles, de la Joconde à Che Guevara en passant par Van Gogh ou un triskell breton. « L’algorithme qui est derrière est assez complexe. Il ne suffit pas d’un clic pour tout lancer. On utilise un seul fil de deux kilomètres de long », enchaîne Anthony Chesneau. Il faut trois heures à la machine pour concevoir chaque tableau. Mis en vente entre 150 et 300 € pour les modèles personnalisés, plusieurs cadres ont été vendus via la campagne de financement participatif.