L’opposition raccroche les wagons
LR, le RN ou LFI proposent depuis peu des solutions de sortie de crise
Comment répondre aux « gilets jaunes » ? Depuis plusieurs jours, le gouvernement tente de sortir de la crise. Emmanuel Macron, puis Edouard Philippe ont mis en avant une «grande concertation» pour essayer d’apaiser la colère. Des porte-parole des «gilets jaunes» seront d’ailleurs reçus ce vendredi par le Premier ministre, à la veille de « l’acte 3 » de leur mobilisation (des manifestations samedi). Du côté de l’opposition, les partis commencent à multiplier les propositions pour répondre à un mouvement de plus en plus populaire dans l’opinion. Dans une étude d’Elabe pour BFMTV, réalisée après les annonces du président mardi, 75% soutiennent ou éprouvent de la sympathie pour ce mouvement, soit un gain de 5 points en une semaine. Et 84% le trouvent même « justifié », selon un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro publié mercredi.
Référendum, dissolution...
« L’opposition a été tétanisée par la victoire d’Emmanuel Macron et chacun tente de jouer son avantage, c’est un peu la revanche de l’ancien monde, estime Jérôme Sainte-Marie, président de l’institut de conseils et d’études Polling Vox. Mais le rôle des partis est aussi d’offrir des débouchés à une crise sociale.»
Le patron des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, propose ainsi d’« abroger la surtaxe carburant et, pour que le budget soit en équilibre, le rétablissement immédiat de l’ISF». A droite, Laurent Wauquiez, a demandé à Emmanuel Macron de soumettre sa politique écologique fiscale à un référendum. Marine Le Pen, elle, a estimé mercredi qu’une dissolution de l’Assemblée nationale était « la seule solution » pour sortir de la crise. Autant de propositions qui se retrouvent dans les slogans et les demandes de certains « gilets jaunes ». «L’opposition tente d’accroître la pression sur le gouvernement, poursuit Jérôme Sainte-Marie. En proposant le référendum ou la dissolution, ils dramatisent le conflit, ce qui pourrait amener le pouvoir à céder sur des choses moins importantes comme le carburant. » D’ailleurs, au sein du MoDem, l’idée n’est pas écartée. Sarah El Haïry, l’une des porte-parole, a plaidé jeudi pour «un Grenelle de la fiscalité » et vu comme « du bon sens » le fait de se poser la question d’une suspension de la hausse des taxes sur les carburants au 1er janvier», le temps des concertations décentralisées.