Une lueur d’espoir?
Une entreprise bretonne a créé une peinture réflective pour les toitures qui permet de réduire la chaleur à l’intérieur d’un bâtiment
La Conférence sur le climat, qui s’est ouverte en Pologne, doit notamment être l’occasion de présenter des solutions contre le réchauffement de la planète. Les initiatives locales ne manquent pas. Ainsi, une entreprise bretonne propose de repeindre les toits de la capitale en blanc pour réduire la chaleur.
Les toits de Paris vont-ils changer de couleur ? L’entreprise Cool Roof, présente à la COP 24, propose de les blanchir afin d’absorber la chaleur solaire et de lutter contre la formation d’îlots de chaleur urbains. Quelques toitures de la capitale ont déjà été passées à la peinture réflective de la société bretonne, comme celle de la péniche du centre de jour L’Adamant, quai de la Râpée (12e arr.).
La Mairie de Paris a inclus la solution de la peinture réflective dans son plan climat.
« C’est très simple, assure d’emblée Arnaud Vallet, coordinateur de cet hôpital de jour de psychiatrie adulte. En période de canicule, dans la péniche, on avait une température de 58°C. Là, on a perdu 20 degrés. Ça reste chaud, mais c’est vivable avec une petite clim ou un ventilo. » Ce gain de confort a profité aux patients et aux équipes médicales. Pourtant, la péniche avait opté, dans un premier temps, pour un toit végétalisé. « Mais on ne pouvait pas le faire, ni financièrement ni en pratique, explique Arnaud Vallet. C’était trop lourd. » Par le bouche-à-oreille, le centre entend parler de la solution de la peinture réflective à 20 €/m2 – « fournie et posée », indique Cool Roof – et franchit le pas.
L’efficacité de la peinture de la société bretonne est également testée dans une école du 10e. « On a peint le toit au-dessus d’une salle et pas celui d’une autre, détaille Antoine Horellou, le directeur général de l’entreprise créée en 2015 et installée à Brest. En plein été, la différence de température entre les deux classes était de 6°C. Ça a supprimé l’inconfort pour les enfants. » En diminuant la chaleur à l’intérieur d’un bâtiment, la consommation énergétique des climatisations est réduite, tout comme la production de CO2, gaz contribuant au réchauffement climatique.
En rafraîchissant les toits, Cool Roof permet de limiter les îlots de chaleur urbains et la dégradation de la toiture. Blanchir un toit doté de panneaux voltaïques présente aussi un double intérêt. « En réduisant la chaleur de la toiture, on permet aux panneaux de produire plus. Le blanc augmente aussi la luminosité, donc la productivité, développe Antoine Horellou. Il y a une réflexion avec la Mairie. » Celle-ci a inclus la solution de la peinture réflective pour les toits dans son plan climat de mai.
Lauréat de plusieurs concours, Cool Roof vise d’autres constructions. « Les surfaces commerciales, c’est un gisement ! assure Antoine Horellou. On estime qu’il y a, en France, 400 millions de m2 de surface. On pourrait faire plus de 100 000 tonnes d’économie de CO2. »