Le vote d’un Brexit « dur » pourrait fragiliser le port
Le Parlement doit décider mardi des modalités de sortie
A la veille du vote du Parlement britannique sur l’accord de sortie de l’Union européenne, tout le RoyaumeUni retient son souffle. Les négociations sont également regardées de près de l’autre côté de la Manche. A Saint-Malo, plus de 700 000 personnes voyagent chaque année vers Portsmouth et l’Angleterre ou vers les îles anglo-normandes. Le choix d’un Brexit dur et d’une sortie sèche chamboulerait l’organisation du port breton, et pourrait même menacer sa compétitivité. Niché à deux pas de la célèbre ville close, le terminal de la Naye voit chaque jour les imposants bateaux de la Brittany Ferries et de Condor Ferries débarquer et embarquer des milliers de passagers, dont une majorité d’Anglais. Pièce d’identité à la main, les voyageurs se contentent aujourd’hui de passer devant la police aux frontières, qui opère de temps à autre des contrôles inopinés. A leurs côtés, les douanes et les services sanitaires ciblent le transport de marchandises, s’assurant de leur conformité. En cas de « hard Brexit », les formalités administratives seraient renforcées. « Cela nous inquiète car il y aura inévitablement un allongement des procédures de contrôle. Les flux sont énormes », estime l’élu Pierre Karleskind.
3 000 passagers en 1 h 30
Le vice-président chargé de la mer et des infrastructures portuaires à la région Bretagne sait que le terminal ne pourra pas s’agrandir. « Le port est un espace contraint ». Mais comment faire pour contrôler les
1 800 passagers et 450 voitures du ferry Bretagne ? « Les compagnies maritimes ne gagnent de l’argent que quand leurs bateaux sont en mer. Elles doivent passer le moins de temps possible au port », résume le chef de projet du terminal du Naye. La Brittany compte une heure trente pour débarquer et embarquer plus de 3 000 personnes. Plus petits, les bateaux de Condor ne font escale que 45 minutes. « Les ports sont en compétition les uns avec les autres. Il est primordial que Saint-Malo reste compétitif », rappelle Pierre Karleskind. Les points de contrôle seront renforcés et la police devrait être plus nombreuse. Des files d’attente « UE » et « hors UE » similaires à celles des aéroports devront également être instaurées.
« Il y aura inévitablement un allongement des procédures. » Pierre Karleskind, élu