Le gouvernement fera de la lutte contre le cyberharcèlement l’un des axes majeurs du G7, annonce Marlène Schiappa
La France va faire des dérives en ligne l’un des axes majeurs du prochain sommet
En France, comme à l’étranger, la pression s’accentue sur les grandes plateformes numériques pour mieux lutter contre les dérives en ligne dont sont victimes de plus en plus d’internautes. Invitée mardi soir à la remise des prix du Fonds pour le civisme en ligne organisée par Facebook, Marlène Schiappa a annoncé à 20 Minutes que la lutte contre le cyberharcèlement et les discours de haine sur les réseaux sociaux serait l’un des principaux sujets mis sur la table du prochain G7 – le sommet des sept plus grandes puissances économiques du monde se déroulera en août à Biarritz. « C’est un sujet très important pour le gouvernement, et aujourd’hui l’une de nos priorités», a insisté la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes et de la Lutte contre les discriminations.
« Impossible de tout faire seul »
«La France va “se battre” pour un projet législatif au niveau européen contraignant les opérateurs du Net, et notamment les réseaux sociaux, à retirer très rapidement le “torrent de boue” des contenus “haineux, racistes ou antisémites” », avait déjà déclaré l’an dernier le Premier ministre, Edouard Philippe. « On ne peut pas tout faire tout seul. Il y a un vrai travail collectif de régulation à faire », reconnaît aujourd’hui Marlène Schiappa. Mais elle rappelle aussi les actions déjà menées par le gouvernement : «Une loi très importante a été votée en août contre le harcèlement “de meute”, ce que l’on appelle plus communément les raids numériques. » Toutefois, « pour que cette loi vive, il faut que chacun s’en saisisse, que des signalements soient faits, que des plaintes soient déposées… Il y en a encore trop peu. Et il faut que les services de police et de justice soient le plus réactifs possible. On y travaille. Tout n’est pas encore parfait, je le concède, mais un gros travail de formation et de communication a déjà été entrepris, et cela continue aujourd’hui. »
Marlène Schiappa a elle-même annoncé avoir porté plainte pour cyberharcèlement le 10 janvier après avoir reçu sur les réseaux sociaux de nombreux messages insultants, à la suite de critiques formulées contre la cagnotte lancée en soutien à l’ex-boxeur Christophe Dettinger, poursuivi pour avoir frappé des gendarmes à Paris lors d’une manifestation des « gilets jaunes ». « Ça reste un moment très douloureux. Si ça l’est pour moi, j’essaie d’imaginer à quel point c’est compliqué pour une jeune fille de 15 ans qui habite dans un village et qui n’a pas les moyens financiers de se défendre.» Le gouvernement souhaiterait donc faciliter le processus de signalement entre les grandes plateformes et les pouvoirs publics pour permettre une meilleure prise en charge des victimes. « Les réseaux sociaux doivent se responsabiliser (…), mais certains ne jouent pas le jeu, font très peu d’efforts pour supprimer les contenus haineux, souligne Marlène Schiappa. C’est pour cela que nous travaillons actuellement à un projet de loi sur le sujet qui devrait être présenté dans les prochains mois. »