20 Minutes (Rennes)

L’urgence climatique est entrée en piste au Castellet

On a discuté urgence climatique lors du Grand Prix de France

- Au Castellet, Jean Saint-Marc

Entre les allées et venues des hélicos, la course de Formule 3 et un spectacle aérien, l’arrivée au Castellet (Var) vous plonge dans une ambiance très carbonée. Combien de tonnes de CO2 Lewis Hamilton a-t-il produites pour remporter le GP de France, dimanche ? Difficile de fournir une réponse précise : la dernière étude, qui remonte à 2007, affirmait qu’un Grand Prix en Europe émettait environ 8400 tonnes de CO2. Mais le gros des émissions (83%) était provoqué par le déplacemen­t des spectateur­s. Ce qui permet au directeur général de l’épreuve française, Gilles Dufeigneux, d’affirmer que «la F1 n’est pas un sport plus polluant que les autres».

Dans les tribunes du Castellet, les fans sont moins radicaux : «La pollution générée par la F1, ça me travaille, souffle Claude, fan de sports mécaniques et militant écolo. Une passion passe avant beaucoup de choses, même avant les conviction­s ! » Il déplore, toutefois, que la F1 «encourage le développem­ent des moteurs thermiques ou hybrides, alors que l’heure est au 100% électrique». Lancés sur la Formule E (formule électrique), plusieurs spectateur­s ont des réactions épidermiqu­es. « La Formule E tue le mythe, peste Benoît. Ça n’a rien d’authentiqu­e, ça ne pollue pas, mais ça ne me fait pas rêver.» Gilles Dufeigneux insiste, lui, sur les progrès des F1, « qui consomment à peine 110 litres d’essence sur une course, contre plus de 200 litres autrefois. » Quant à l’impact écologique direct du GP de France, il est en baisse, assure-t-il : «Je peux vous annoncer que la prochaine édition sera celle de l’écologie ! »

Une mue écolo déjà bien réelle, selon Nathalie Reitzer, directrice des ressources humaines et directrice du développem­ent durable : « Les analyses des polluants sur les abeilles sont meilleures ici que dans la forêt des Landes ! » La pinède qui entoure le circuit agit, selon elle, comme un «poumon vert» qui nettoie l’atmosphère des rejets polluants. Pour les limiter encore plus, le circuit met en avant le covoiturag­e, les transports en commun et se bat pour limiter les déchets. Le Castellet veut aussi être «un laboratoir­e pour les industries vertes » : son électricit­é est en partie produite par des panneaux photovolta­ïques et une installati­on produit de l’hydrogène vert, qui sert de carburant à une Kangoo conduite par les technicien­s du circuit. Mais pas encore à la Mercedes de Hamilton.

«La Formule E tue le mythe»

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Lewis Hamilton au ravitaille­ment.

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