20 Minutes (Rennes)

Un lieu d’accueil s’ouvre pour les phobiques scolaires

Certains élèves, trop angoissés, n’arrivent même plus à se rendre à l’école

- Jérôme Gicquel

L’école est pour eux synonyme d’angoisse et de souffrance. Une épreuve si difficile qu’il leur est impossible de franchir les grilles de leur établissem­ent scolaire. Ces jeunes sont atteints de phobie scolaire, un mal qui toucherait selon les études entre 1 à 5 % des enfants de 12 à 19 ans scolarisés. Pour beaucoup, cela conduit bien souvent à une déscolaris­ation. Une décision lourde à prendre pour les parents, d’autant que ce trouble psychologi­que reste encore tabou et assez méconnu.

Pour lutter contre l’enfermemen­t de ces adolescent­s, contraints de suivre les cours à distance, un lieu d’accueil va ouvrir ses portes ce lundi à Rennes. Baptisé Z-Lab, il accueiller­a une douzaine de collégiens et de lycéens de la région. « L’enjeu n’est pas tant scolaire, mais plutôt que ces jeunes reprennent confiance pour envisager, peut-être un jour, un retour à l’école », souligne sa cofondatri­ce Sophie Andréo. Cette mère de famille est confrontée depuis quelques années à la phobie scolaire de son fils aîné de 15 ans. « Au collège, il somatisait beaucoup, raconte-t-elle. Il a été souvent absent pendant trois ans, et un jour, l’an dernier, pour son entrée en seconde, il nous a dit stop. Il n’était plus capable d’aller à l’école. »

Injustes critiques

En plus de cette épreuve familiale, les parents doivent aussi souvent supporter les remarques des proches. « La société ne comprend pas bien pourquoi ces enfants ne vont pas à l’école. Leurs parents sont du coup accusés d’être permissifs ou laxistes », indique Anne Primault, cofondatri­ce de Z-Lab et psychologu­e.

A partir de ce lundi, les élèves de ce lieu d’accueil feront donc leur rentrée deux semaines après leurs camarades. Au programme de leur journée : des cours mais aussi de l’art-thérapie, des ateliers de méditation... « Il y a l’idée de créer du lien entre ces jeunes qui sont désocialis­és. On pense qu’entre eux, ils vont pouvoir s’aider mutuelleme­nt et apaiser ainsi leurs angoisses », espère Sophie.

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L’idée est de leur redonner confiance.

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