Un lieu d’accueil s’ouvre pour les phobiques scolaires
Certains élèves, trop angoissés, n’arrivent même plus à se rendre à l’école
L’école est pour eux synonyme d’angoisse et de souffrance. Une épreuve si difficile qu’il leur est impossible de franchir les grilles de leur établissement scolaire. Ces jeunes sont atteints de phobie scolaire, un mal qui toucherait selon les études entre 1 à 5 % des enfants de 12 à 19 ans scolarisés. Pour beaucoup, cela conduit bien souvent à une déscolarisation. Une décision lourde à prendre pour les parents, d’autant que ce trouble psychologique reste encore tabou et assez méconnu.
Pour lutter contre l’enfermement de ces adolescents, contraints de suivre les cours à distance, un lieu d’accueil va ouvrir ses portes ce lundi à Rennes. Baptisé Z-Lab, il accueillera une douzaine de collégiens et de lycéens de la région. « L’enjeu n’est pas tant scolaire, mais plutôt que ces jeunes reprennent confiance pour envisager, peut-être un jour, un retour à l’école », souligne sa cofondatrice Sophie Andréo. Cette mère de famille est confrontée depuis quelques années à la phobie scolaire de son fils aîné de 15 ans. « Au collège, il somatisait beaucoup, raconte-t-elle. Il a été souvent absent pendant trois ans, et un jour, l’an dernier, pour son entrée en seconde, il nous a dit stop. Il n’était plus capable d’aller à l’école. »
Injustes critiques
En plus de cette épreuve familiale, les parents doivent aussi souvent supporter les remarques des proches. « La société ne comprend pas bien pourquoi ces enfants ne vont pas à l’école. Leurs parents sont du coup accusés d’être permissifs ou laxistes », indique Anne Primault, cofondatrice de Z-Lab et psychologue.
A partir de ce lundi, les élèves de ce lieu d’accueil feront donc leur rentrée deux semaines après leurs camarades. Au programme de leur journée : des cours mais aussi de l’art-thérapie, des ateliers de méditation... « Il y a l’idée de créer du lien entre ces jeunes qui sont désocialisés. On pense qu’entre eux, ils vont pouvoir s’aider mutuellement et apaiser ainsi leurs angoisses », espère Sophie.