Et si Leonardo en faisait trop sur le terrain de la com?
La sortie médiatique du directeur sportif du PSG après le match contre Lyon peut être contre-productive
Si Leonardo devait représenter un poncif du football, ce serait : « Il s’exprime peu, mais quand il parle, on l’écoute.» Les sorties médiatiques du directeur sportif du PSG sont toujours très attendues, car elles réservent généralement leur lot de temps forts. Souvenez-vous de son gloussement en zone mixte pour répondre à une question sur le supposé devoir de transparence du club dans le dossier Neymar. Une masterclass de communication.
On insiste sur ce terme «masterclass», car c’est aussi de cette manière que l’intervention de Leonardo au micro de Canal+, après le succès du PSG contre l’OL, dimanche, a été qualifiée. Le Brésilien a été assez nettement encensé sur les réseaux pour son quasi-monologue de sept minutes alors que, paradoxalement, il s’agit peut-être de la saillie la plus contre-productive depuis son retour jusqu’ici parfait.
Le Brésilien n’a pas cherché à le cacher : c’est pour évoquer le huitième de finale de Ligue des champions face au Borussia Dortmund, dans une semaine, qu’il a pris le micro. Et plus globalement venir reprocher aux journalistes une certaine « négativité » avant cette rencontre. Leonardo explique que le club ne jouera «pas à la vie à la mort» contre les Allemands et que Paris «continuera de grandir », quoi qu’il arrive après ces huitièmes.
Ce n’est pas faux, mais pourquoi venir dire à tout le monde que tout va bien, si tout roule ? Qui Leonardo essaie-t-il de rassurer? « Quand on s’énerve comme ça, c’est qu’on a des choses à se reprocher, explique Fabrice Hay, spécialiste de la communication dans le sport pour l’agence La Tête et les jambes. Ça traduit qu’il y a un problème quelque part. Il se justifie à l’avance, il prépare luimême le terrain en cas de défaite. » Un sabordage avant l’heure ? Fabrice Hay n’est pas loin de le penser : «S’il était serein, il aurait répondu calmement, livré une analyse du match en expliquant que Lyon est un adversaire contre qui on peut prendre deux buts, qu’ils ont commis des erreurs qu’il ne faut pas reproduire en Coupe d’Europe, et basta.»
« Quand on s’énerve comme ça, c’est qu’on a des choses à se reprocher. »
Fabrice Hay, spécialiste en com