Les questions que soulève le meurtre de la fillette de1an
Des précisions ont été apportées sur la mort de Vanille, assassinée par sa mère
Un décès et des questions. La petite Vanille, 1 an, pour laquelle une alerte enlèvement avait été déclenchée samedi soir, a été retrouvée morte dimanche dans un conteneur à vêtements à Angers (Maine-et-Loire). La garde à vue de sa mère, Nathalie Stéphan, 39 ans, qui a avoué avoir tué sa fille vendredi, le jour de son premier anniversaire, doit prendre fin ce mardi matin. Après l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire aggravé, elle sera présentée à un juge d’instruction.
« Une évolution positive »
Il semble que Nathalie Stéphan ait décidé de tuer sa fille dès le 3 décembre, a indiqué le procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard. Ce jour-là, a-t-elle dit aux policiers, elle apprenait qu’elle devait quitter le centre maternel d’Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées, où elle était hébergée depuis un an. Pourtant, la mère n’a montré, au cours des dernières semaines, «aucun signe » laissant à penser qu’elle pourrait s’en prendre à Vanille. Au contraire, les éducateurs ont souligné qu’elle était dans «une évolution positive» et qu’elle s’investissait «de plus en plus» dans la relation avec sa fille, a noté Eric Bouillard. Elle avait aussi « rassuré les personnes qui l’encadraient», leur affirmant « qu’elle avait une solution d’hébergement chez une amie à l’issue de son départ du centre ».
Pour voir sa fille, confiée à l’Aide sociale à l’enfance et placée dans une famille d’accueil, Nathalie Stéphan avait un «droit de visite d’une nuit et d’une journée et demie par semaine », a souligné Christian Gillet, président du conseil départemental. «A-t-on estimé que l’état de cette maman, en grande détresse, qui relève de la psychiatrie, se serait dégradé si on lui avait retiré l’enfant ?, s’interroge Martine Brousse, présidente de l’association La Voix de l’enfant. Il faut arrêter de jouer aux apprentis sorciers en utilisant les enfants comme une psychothérapie pour les parents». Selon elle, il serait important, «dans les semaines ou les mois qui viennent, de lancer un travail entre la psychiatrie pour adulte et la protection de l’enfance». L’objectif serait de trouver des solutions pour «protéger les enfants» de parents qui ont des problèmes « psychiatriques lourds » ou de toxicomanie, suggère la responsable associative.