20 Minutes (Rennes)

Un 11e titre mondial particulie­r pour Martin Fourcade

Après un an de galère, Fourcade a été sacré champion du monde, mercredi

- Nicolas Camus

Ce n’est pas son premier, loin de là. Pourtant, le titre de champion du monde remporté par Martin Fourcade, mercredi lors de l’individuel à Antholz (Italie), a un parfum vraiment spécial. Ça lui permet de rejoindre Ole Einar Bjoerndale­n dans les livres d’histoire du biathlon, avec 11 médailles d’or mondiales individuel­les (le Norvégien en totalise en revanche 20 en comptant les relais, contre 12 pour le Français). Mais pas seulement. Ce titre conservera sûrement une place toute particuliè­re pour le Catalan, parce qu’il arrive un an tout pile après qu’il a touché le fond du fond du gouffre dans lequel il était tombé, avec une indigne 39e place sur cette même épreuve lors des Mondiaux d’Ostersund (Suède).

« Ça a été une grosse période de doute. J’ai cru que je n’arriverais pas à revenir. » Martin Fourcade

« Mon début de carrière a peut-être été trop beau pour que je réalise à quel point c’était difficile de gagner une médaille, a reconnu Martin Fourcade sur le plateau de La chaine L’Equipe, juste après la course. Celle-là, je connais toute sa difficulté. » Même sentiment en conférence de presse, un peu plus à froid : « J’ai galéré l’an passé, j’ai souffert, j’ai beaucoup pris sur moi. Mon corps et mon esprit étaient vides et je n’arrivais à pas retrouver les repères qui avaient fait de moi un bon sportif. Ça a été une grosse période de remise en question, de doute. J’ai cru que je n’arriverais pas à revenir. »

D’où le plaisir simple d’être assez en forme pour jouer les premières places à Antholz. Quelque chose avait changé chez lui depuis son superbe mois de janvier, tout son entourage le sentait. Un signe parmi d’autres : Stéphane Bouthiaux, qui l’entraîne depuis ses 17 ans, a reconnu qu’il ne l’avait jamais vu aussi heureux avec une médaille de bronze qu’après le sprint, samedi. Bouthiaux s’est même dit « plus ému » que lors du premier titre mondial de son poulain (en 2011) : « Il a tellement galéré l’an dernier, ça me faisait de la peine de le voir comme ça. »

A nouveau, c’est Martin Fourcade l’homme fort d’une grande compétitio­n. Quentin Fillon Maillet et surtout le Norvégien Johannes Boe semblaient un petit cran au-dessus avant ces Mondiaux. Mais non. Résultat, c’est Fourcade le plus régulier. Troisième du sprint, quatrième de la poursuite, et ce titre, donc, pour couronner le tout et asseoir un peu plus son statut de légende de son sport. En attendant le relais avec les copains (samedi) et la mass-start (dimanche) pour conclure. Tout cela va-t-il peser dans son choix de continuer ou non sa carrière à l’issue de cette saison? On ne le saura pas de suite, mais, à 31 ans, il s’est prouvé qu’il pouvait continuer à faire ce qu’il a toujours fait : gagner.

 ??  ?? A Antholz, Martin Fourcade a remporté son onzième titre mondial individuel.
A Antholz, Martin Fourcade a remporté son onzième titre mondial individuel.

Newspapers in French

Newspapers from France