La France doit faire mieux que résister au pays de Galles
Sans victoire à Cardiff depuis une décennie, le XV de France de Galthié se met en condition pour vaincre la malédiction
A peine le temps de souffler. Après leur promenade contre l’Italie et trois jours de repos, revoilà les Bleus face au deuxième mur de leur tournoi, après l’Angleterre : le pays de Galles, au Millénium Stadium, samedi à 17h45. Et les matchs à l’extérieur, ce n’est pas le fort du XV France. Hormis l’Italie, le dernier succès français dans le Tournoi des VI Nations remonte à une époque où Romain Ntamack passait son brevet. C’était en 2014, face à l’Ecosse (17-19). Désespérante régularité dans la médiocrité à l’extérieur donc.
« Les Anglo-saxons ont sans doute une approche mois affective et plus rigoureuse de l’événement, concède l’ex-sélectionneur Marc Lièvremont. Il y a ce petit complexe d’infériorité qui fait qu’on a tendance à avoir une attitude un peu défensive à l’extérieur, de subir des événements. Ce qui peut s’avérer fatal.»
Fatal étant la version polie de catastrophique, si on se réfère au Tournoi 2019. Une humiliation chez les Anglais, et, peut-être pire encore, une première période passée dans nos 22 chez des Irlandais archi-dominateurs.
«Réussir à faire taire le public»
Même si les Bleus semblent avoir retrouvé des couleurs depuis l’arrivée de Fabien Galthié dans le staff, puis comme sélectionneur, ces derniers se déplacent dans le pire des endroits, le Millenium Stadium, pour rompre leur mauvaise dynamique loin de leurs terres. «J’ai déjà joué deux fois au Millénium, se rappelle le deuxième ligne Bernard Le Roux. Une fois contre les All-Blacks (défaite 62-13), ce n’était pas un très bon souvenir en quarts de finale de la Coupe du monde. Et un autre où j’étais remplaçant contre le pays de Galles. »
Ils sont peu, au total, à avoir foulé le pré vert du Millenium (six précisément). «Il faut te dire que ça ne change rien, ça reste un terrain de rugby », conseille Le Roux. Lièvremont, dernier sélectionneur français à s’être imposé en terres galloises, se souvient. «Les vingt premières minutes risquent d’être terribles, prévient-il. Il ne faudra pas se présenter comme un outsider, réussir à prendre la main sur cette équipe, à faire taire le public. » Bref, ne pas avoir peur. «Peur de quoi?», interroge Le Roux. D’une huitième défaite de rang de l’autre côté de la Manche dans le tournoi des VI Nations, par exemple...