Emmanuel Macron impose son style... et ses marques
Emmanuel Macron prête parfois son image pour offrir une vitrine à des marques de vêtements
« Merci pour ce dîner incroyable et pour avoir réuni toute l’industrie de la mode. » Lundi 24 février, Olivier Rousteing, le directeur artistique de Balmain, n’avait pas de mots assez soyeux pour exprimer toute sa reconnaissance envers l’hôte de la soirée.
«Un côté rétro qui cadre assez bien avec son personnage de vieux-jeune, ou jeune-vieux. »
Jamil Dakhlia, sociologue
« Votre discours de ce soir a été si inspirant, et montre à nouveau votre amour et votre dévouement pour faire rayonner notre pays à travers le monde. » Un hôte qui n’est autre qu’Emmanuel Macron, qui organisait un dîner de lancement de la fashion week. Celle-ci prendra fin ce mardi soir avec le défilé Louis Vuitton. Depuis son accession au pouvoir, le président de la République ainsi que son épouse ne cachent pas leur amour des belles sapes. Dernier exemple en date, un déplacement au Mont-Blanc mi-février, où Emmanuel Macron arborait un total look très «Hubert Bonisseur de La Bath », vêtu d’une tenue bleu (marine), blanc, rouge. Il s’agissait en fait d’un ensemble Rossignol, dont une veste issue de la collection « sport-chic ». «La parfaite incarnation du chic à la française », ajoute le communiqué de la marque.
Le résultat ? « Il y a un petit côté vintage, années 1960-1970, analyse Jamil Dakhlia, sociologue des médias à la Sorbonne Nouvelle. Ça peut également faire penser à Valéry Giscard d’Estaing, qui se faisait filmer en train de skier. Un côté rétro qui cadre finalement assez bien avec son personnage de vieux-jeune, ou jeune-vieux. »
Ce parti pris fashion fait aussi partie de « la communication symbolique », explique le sociologue. Et là, le message est clair : cocorico, vive le savoir-faire français (lire l’encadré).
«La visibilité est forte», reconnaît de son côté Rossignol, qui précise avoir été à l’initiative du prêt de sa tenue à Emmanuel Macron pour la saison d’hiver. Un ensemble d’un montant de 1845 € et qu’a priori le président devrait rendre. Selon Jamil Dakhlia, les collaborations entre la mode et des personnalités existent, mais généralement pour le vestiaire féminin, « car dans la garde-robe masculine, beaucoup plus rigide, il y a moins de variables possibles». Si le bleu, blanc, rouge lui va à ravir, pas sûr que le jaune soit par exemple dans la gamme de couleurs d’Emmanuel Macron.