20 Minutes (Rennes)

La bière de Groix sous pression

La fermeture des cafés et l’annulation des événements mettent à mal la brasserie groisillon­ne, qui avait pourtant soif d’ambitions

- Camille Allain

Elle n’a pas encore fêté son premier anniversai­re qu’elle a déjà un trophée à son palmarès. Née en juin dans l’esprit de l’ancien patron de la brasserie Kronenbour­g de Rennes, la bière de Groix a discrèteme­nt fêté son « titre ». Engagée au concours internatio­nal de Lyon, la brasserie insulaire du Morbihan a reçu une médaille d’argent pour sa bière ambrée au poivre. « Une grande fierté » pour le fondateur JeanPierre Rennaud, qui a vu sa « GX » se distinguer parmi les 1 300 bières engagées. « C’est important d’être reconnu par ses pairs. La brasserie n’a même pas un an et nous avons déjà la reconnaiss­ance que nous produisons bien », se réjouit le patron. Tombé amoureux de l’île il y a plus de quinze ans, celui qui a longtemps officié chez Danone avait décidé d’y créer une unité de production de bière avec un objectif double : sauver les champs et créer des emplois. Moins d’un an après sa création, l’objectif semble atteint.

Depuis son lancement, la brasserie groisillon­ne a écoulé 30 000 litres de son ambrée et de sa blonde. La seconde cuvée s’annonce plus délicate.

Plombée, comme tout le monde, par l’épidémie de coronaviru­s, l’entreprise a vu ses plus gros clients fermer : les cafés et restaurant­s sont à l’arrêt, les festivals et événements culturels tous annulés. « Un événement comme le festival intercelti­que de Lorient, c’était 100 à 150 fûts commandés. Il va bien falloir compenser. »

Pour tenter de trouver de nouveaux canaux de distributi­on, le patron de la brasserie a pris le bateau pour rejoindre le continent et tenter de proposer sa bière aux gens du continent. Chez les cavistes ou dans la grande distributi­on, l’accueil a été chaleureux. « Mais il va falloir en vendre des bouteilles », ironise Jean-Pierre Rennaud. Son objectif de produire 80 000 litres pour son deuxième cru s’annonce difficile, d’autant que son usine qui fait travailler cinq personnes a fermé ses portes durant trois semaines pendant le confinemen­t. Le patron prévoit déjà de lancer une bière blanche et d’autres spécialité­s pour se diversifie­r. Tributaire de la fréquentat­ion touristiqu­e de sa petite île, Jean-Pierre Rennaud attend de savoir quand les bistrots de Groix pourront rouvrir. Edouard Philippe a évoqué la date du 2 juin si l’épidémie ne repartait pas en flèche. «Si on fait un été correct, on pourra se sauver. » Et si ce n’était pas le cas ? « Alors on sera en grande difficulté. »

«Si on fait un été correct, on pourra se sauver.» Jean-Pierre Rennaud, fondateur

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Depuis son lancement, elle a écoulé 30000 litres de son ambrée et de sa blonde.

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