20 Minutes (Rennes)

On fait la cour aux rez-de-chaussée

Une ouverture sur l’extérieur à moindre frais. Le compromis pourrait donner de la valeur aux appartemen­ts de plain-pied

- Camille Langlade C. L.

Du ras-le-bol sauf au rez-de-chaussée. D’après une étude de l’agence immobilièr­e Blue publiée le 15 juin, 63 % des locataires d’un logement sans espace extérieur souhaitera­ient en changer. Pour les déconfinés en manque d’air, un rezde-chaussée avec un accès à la cour ou une terrasse pourrait représente­r une solution à moindres frais.

« Avant, les gens voulaient être isolés. Depuis le confinemen­t, ils ont tendance à se dire que, au rez-de-chaussée, on a cette impression d’être un peu plus ouvert sur le monde », rapporte Sylvain Nouallet, président du GIE Orpi Paris Rive Droite. Mais ce type de logement n’est pas sans inconvénie­nt, comme le manque de luminosité ou le risque de cambriolag­e. « Ce sont des biens qui, de base, vont avoir moins de valeur », opine Sylvain Nouallet. 10% à 15% de moins que les étages supérieurs. En effet, « il est plus abordable de se diriger vers un rez-de-chaussée avec un petit extérieur qu’un appartemen­t au second avec balcon et terrasse », complète Fabien Garcelon, le fondateur de Rez-dechaussée.com. Même si, selon lui, ces logements sont amenés à devenir plus attractifs, il est encore trop tôt pour établir une tendance. Avec ou sans Covid19, les espaces extérieurs représente­nt toujours la moitié des demandes dans

Avec ou sans balcon, un détail qui fait la différence sur la facture. La superficie de la terrasse, l’orientatio­n du bien et son ensoleille­ment, ainsi que la ville, jouent dans le prix. « Pour un 60m2 il son agence spécialisé­e. Là où un changement peut s’opérer, c’est au niveau de la persévéran­ce des clients. « Avant, ils pouvaient abandonner l’idée d’un extérieur avec le temps, maintenant ils seront peut-être plus exigeants », rapporte Fabien Garcelon. Même topo côté vendeurs : « Les prix diminuent moins que par le passé », remarque Sylvain faut compter en moyenne 184 000€ sans terrasse et 213 000 avec un extérieur », observe Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger. Soit 16% de plus. « Sur les villes de Lille, Saint-Etienne,

Nouallet. Mais pour lui ce nouvel engouement autour des appartemen­ts du bas relève davantage d’un « effet psychologi­que » que d’un enthousias­me durable. « Quand les Français se seront réhabitués à vivre normalemen­t, les rezde-chaussée redeviendr­ont des rez-dechaussée. » Merci l’ascenseur émotionnel.

Une ouverture sur le monde

Rouen, Villeurban­ne, Le Havre et Paris, l’écart entre les deux options atteint de 27 à 43%. » Des chiffres qui ne sont pas près de redescendr­e. « Il y a plus de demandes, mais pas plus d’offres. »

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Un appartemen­t en rez-de-chaussée n’a pas que des désavantag­es.

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