De sublimes oeuvres régionales compilées dans un livre
Un livre sur les plus belles oeuvres d’arts urbains de la région vient de sortir
« Souvent, quand je peins, je vois des gens venir me remercier. C’est toujours bien perçu.» Du haut de ses 46 ans, Pakone est l’un des artistes de rue les plus influents à Brest. Dans une ville réputée pour son temps maussade et ses murs gris, l’homme prend un malin plaisir à mettre de la couleur là où il y en a peu. Ce n’est pas un hasard si son superbe cerisier aux feuilles rose fluo a été choisi pour faire la couverture du livre Street art, les arts urbains en Bretagne, paru il y a quelques jours aux éditions Ouest-France.
Rédigé par la journaliste Violaine Pondard, l’ouvrage met à l’honneur les meilleurs artistes de la région, de Brest à Nantes, en passant par Lorient, Vannes et Rennes. «Il y a des crews actifs dans toute la Bretagne. Les artistes voyagent beaucoup, on retrouve leurs oeuvres un peu partout. Dans le livre, on a même des choses peintes à Carhaix ou à Rostrenen. » Des communes rurales où l’on n’imagine pas croiser des pros de la bombe. Ici comme ailleurs, «la pratique a bien changé, et la rue est devenue une vitrine. Aujourd’hui, la plupart en vivent », explique l’autrice.
A Rennes, elle a pu prendre contact avec l’énigmatique War, qui peint ses animaux dans toute la ville, mais préfère garder l’anonymat. « C’est un peu le Banksy breton. Il a beaucoup de talent, mais je ne le mets pas au-dessus des autres. Il y a beaucoup d’autres artistes très talentueux, qui ont une patte», estime l’autrice, qui réfute toute idée « d’identité bretonne ». « Chacun a son univers. » On peut notamment citer le très réaliste Rennais Aero, «l’ancien» Breze, le Brestois Wen2 ou encore le jeune Sarim, à Concarneau. Et les filles alors? «Il y en a mais elles ne sont pas majoritaires», répond la journaliste.
Même à la campagne