Exit le doute, MarieAmélie Le Fur va bien se prêter aux Jeux
La championne MarieAmélie Le Fur garde les Jeux de Tokyo comme objectif, malgré un temps de réflexion
Chaque semaine du mois de juin, 20 Minutes donne la parole à des athlètes qui auraient dû, d’ici à quelques semaines, participer aux Jeux. Ce jeudi, Marie-Amélie Le Fur. La triple championne paralympique, également présidente du Comité paralympique et sportif français, avait prévu de raccrocher après cette échéance et voit tous ses projets reportés d’un an.
Comment avez-vous vécu l’annonce du report des Jeux ?
Je l’ai vécue avec ma casquette d’athlète et de présidente du Comité. Le report était la meilleure des solutions. Les nouvelles dates ont été annoncées très vite. Ça a permis aux sportifs de se caler sur un nouvel objectif.
Et pour l’athlète que vous êtes ? C’est très difficile à vivre. Cette décision a signifié le report de mon arrêt de carrière. Pendant un an, il faut continuer l’entraînement, maintenir ce rythme très contraignant au quotidien, avec un impact fort sur ma vie personnelle.
Avez-vous beaucoup hésité ?
Oui, je ne vais pas le cacher. Je suis maman. Je m’étais préparée à «sacrifier » la première année de ma fille, avec des absences. Le faire deux ans, ça nécessitait qu’on se pose la question en famille. On a discuté aussi avec les coachs et les partenaires pour voir la façon dont ils pourraient m’accompagner. C’est une fois mis tout ça bout à bout qu’on s’est dit qu’on y allait. En quoi le confinement a-t-il été particulièrement compliqué à gérer pour les athlètes handisports ?
Le suivi médical et paramédical a été très perturbé. Pour certaines pathologies, ça a été un frein important car il y a encore plus de travail avec les kinés. On a aussi des sports nécessitant un guide ou un aidant, et ça n’a pas été possible d’être ensemble lors du confinement.
Dans quelle mesure les Jeux sont-ils cruciaux pour une carrière ? C’est un tremplin. Ils permettent d’être connue, mieux accompagnée et tout simplement de voir sa performance reconnue. Ce n’est pas que médiatique, et heureusement, car les Jeux paralympiques sont encore fortement dans l’ombre.
« Le suivi médical et paramédical a été très perturbé. »