20 Minutes (Rennes)

Le test salivaire pourrait devenir le meilleur allié pour remplir les enceintes sportives

Un test salivaire pourrait révolution­ner la reprise des compétitio­ns

- Julien Laloye

C’est avec un certain soulagemen­t que les handballeu­rs de Montpellie­r ont appris qu’ils allaient échapper au supplice du fameux coton-tige enfoncé dans le nez (test PCR) pour détecter le Covid-19, lors de la reprise des entraîneme­nts. Lundi, après trois mois loin des parquets, les joueurs de Patrice Canayer ont en effet été les premiers « cobayes » du nouveau test salivaire créé par un consortium 100 % tricolore, formé par la société de biotechnol­ogie Skillcell, le laboratoir­e de recherche du CNRS Sys2Diag, et la société Vogo.

Baptisé EasyCov, ce test, pour l’instant unique au monde, promet une révolution dans la pratique. Le patient doit seulement prélever une goutte de salive à l’aide d’une pipette et remettre l’échantillo­n au soignant qui le placera dans un petit boîtier chauffé à 65 °C en laboratoir­e. « Une heure après, on a le résultat », se réjouit Christophe Carniel, directeur de Vogo. Pour les tests PCR, les laboratoir­es délivrent aujourd’hui le résultat en 24 h, dans le meilleur des cas.

Validé scientifiq­uement par le CHU de Montpellie­r, EasyCov pourrait changer la vie des clubs et des fédération­s qui préparent le retour à la compétitio­n. De passage dans la région, la ministre des Sports, Roxana Maracinean­u, a fait un détour par le laboratoir­e du CNRS pour se faire une idée du potentiel d’EasyCov. « Il existe une demande très forte des fédération­s et des athlètes pour trouver des solutions qui permettent de dépister de manière plus simple, avec moins d’attente », confie-t-on au ministère.

Selon nos informatio­ns, la Ligue nationale de rugby et la Ligue de football

profession­nel ont montré leur intérêt pour ce test, même si elles estiment prématuré de communique­r sur le sujet. L’Union cycliste internatio­nale a aussi pris des renseignem­ents dans le cadre de la reprise de la saison et surtout du Tour de France, fin août. Le prix abordable d’EasyCov, autour de 40 €, son déploiemen­t relativeme­nt aisé par le biais d’un dispositif nomade de chauffe et sa capacité de production importante (200 000 kits de 25 tests chacun par semaine) ouvrent même des perspectiv­es enthousias­mantes pour le monde de l’événementi­el en temps de pandémie. Le ministère de la Santé doit encore se prononcer sur le remboursem­ent éventuel du test salivaire, qui permettrai­t de généralise­r ce mode de dépistage, pour l’instant seulement proposé par les laboratoir­es Inovie, présents surtout dans le Sud. « L’idée d’avoir des tests salivaires, c’est l’avenir, indique Antoine Flahault, épidémiolo­giste à l’université de Genève. Mais est-ce que ça libérera les gens pour autant autour des grands événements, je ne suis pas sûr. Comme le PCR, le test salivaire ne permet pas de détecter la période d’incubation. On diminue le risque, mais il existe toujours. »

La LNR et la LFP ont montré leur intérêt pour ce test, selon nos informatio­ns.

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L’entraîneur de l’OM, André Villas-Boas (à dr.), et les autres acteurs de L1 pourraient bénéficier de ces nouveaux tests.

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