Football
«Benzema a dignifié le football», constate Omar Da Fonseca
Héros du Real Madrid depuis la reprise de la Liga, Karim Benzema est en passe d’offrir le titre de champion d’Espagne aux Merengue. Même s’il n’a pas marqué face à Bilbao (victoire 1-0), dimanche, l’ex-Lyonnais vit, à 33 ans, sa « meilleure saison », selon Omar Da Fonseca, consultant de beIN Sport.
Il y a une semaine, Benzema réalisait une talonnade incroyable [passe décisive pour le seul but du Real face à l’Espanyol]. Qu’avez-vous vu dans ce geste ?
Une maîtrise de son corps et un joueur envahi de confiance. C’est lui seul, avec son savoir, sa virtuosité, qui peut le tenter, quand d’autres joueurs se seraient fait un croche-pied. On dit que les avants-centres sont égoïstes, obnubilés par le but. Lui, c’est un joueur qui, quand il reçoit la balle, ne se pose pas la question de savoir où est la cage. C’est avant tout un manieur de ballon, qui a acquis de l’intelligence, de la maturité et une manière d’être libéré. Vous avez dit en direct qu’il « joue avec un smoking »…
Je ne le vois jamais dans le corps à corps avec un défenseur et, dans le secteur où il joue, c’est dur. Il devrait avoir des défenseurs sur sa nuque en permanence. Il joue avec le chapeau, la canne et les chaussures qui brillent, dans l’élégance, dans la subtilité. Benzema, il flotte, il glisse, c’est une gazelle. Avec le Real, il vit sa meilleure saison. Si le Real est champion et qu’ils passent contre City en Ligue des champions, le Ballon d’or peut s’offrir à lui…
A ce point-là ?
Oui. Le Real lui a donné le piano pour qu’il soit Mozart. Jusque-là, il n’avait jamais été chef d’orchestre, il était premier violoncelle. Lui n’a jamais voulu cadrer les autres ou donner quelques consignes. C’est quelqu’un qui a fait grandir le foot. Il l’a dignifié. Il a des actes de grandeur dans sa manière de jouer, dans sa manière de faire. Dans son histoire au Real, il est passé par des moments très durs, quand il n’était pas titulaire, mais il n’a jamais eu besoin d’être dans le scandale.
S’il avait un défaut sur le terrain, quel serait-il ?
On ne le voit jamais marquer des buts pas beaux. Vous savez, des buts de raccroc avec un sentiment de mauvais goût, de mauvaise haleine, un pointu à la Suarez.
De l’extérieur, son entente avec Zinédine Zidane donne l’impression d’être fusionnelle…
Il y a une entente réciproque, une amitié réciproque, une manière de sentir le football… Ils sont forcément unis. Jamais Benzema ne voudra que Zizou soit en difficulté. Et l’inverse est pareil. Cette relation, elle tire l’équipe, le club et les supporteurs vers le haut.