Les gérants de discothèque se font entendre
Une centaine de gérants de discothèque ont manifesté mercredi
Ils sont venus des quatre coins de la Bretagne, tous habillés en noir. Noire aussi, leur humeur depuis plus de six mois et le début de la crise du coronavirus. En silence, plus d’une centaine de gérants de discothèques se sont rassemblés ce mercredi après-midi sur la place de la mairie, à Rennes, pour montrer leur désarroi. « Tous les autres commerces, les bars, les restaurants ont rouvert, mais pas nous » s’insurge Dominic Rousseau, patron du Stanley, à Saint-Grégoire, près de Rennes, et porte-parole du Collectif des discothèques d’Ille-et-Vilaine. Sans rentrée d’argent depuis la mimars, ils craignent pour leur entreprise. « On est en train de crever dans l’indifférence générale, dénonce Eric Le Merrer, gérant du Sambahia, à Paimpol (Côtes-d’Armor). Je dois continuer à payer le loyer, les charges fixes. Et il faut bien remplir le frigo et rembourser les crédits.» Cet été, le gouvernement avait annoncé des aides pour le monde de la nuit. A en croire Dominic Rousseau, elles tardent à arriver. « Si ça continue, cela va être l’hécatombe », avertit-il, évoquant le chiffre de 300 discothèques qui auraient déjà déposé le bilan.
«Pas le droit de travailler»
« La profession est meurtrie et fragilisée, certains ne dorment plus », souligne Dominic Rousseau. Gérant de l’Etrier à
Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor), Eric Martin se sent « inutile ». « J’ai envie de travailler mais je n’en ai pas le droit », déplore-t-il.
Pour l’heure, aucune date de réouverture n’a été fixée même si certains évoquent une fermeture jusqu’en avril 2021. « Comment voulez-vous qu’on se projette dans l’avenir ? Nous n’avons aucun horizon », souligne Dominic Rousseau, qui espère « que la nuit reprenne vite ses droits ».