Avec «On va tous trinquer», les patrons de bar s’organisent
Le collectif «On va tous trinquer» vient de se monter pour faire entendre les revendications des bistrots et restaurants
«On se sent punis collectivement, sans raison.» A Rennes, les professionnels de la restauration sont désemparés. Sommés de fermer à 22 h depuis lundi et le durcissement de l’arrêté préfectoral censé freiner la propagation de l’épidémie de coronavirus, les cafetiers appellent à un rassemblement.
Réunis au sein du collectif « On va tous trinquer», 70 patrons de bars, restaurants, de discothèques et même quelques brasseurs appellent à une manifestation mercredi à 17 h place de la Mairie. «A Bordeaux, à Marseille, à Paris, à Lille, on a vu les élus s’exprimer. A Rennes, on est totalement abandonnés», estime Pierre Clolus, patron du restaurant L’Ambassade et porte-parole du collectif.
Dans un manifeste rédigé à la hâte lundi soir, les signataires demandent à être reçus par la maire et la préfète afin de discuter des mesures mises en place ces dernières semaines, prévoyant la fermeture à 23 h, puis à 22 h des bars et restaurants. «Certains sont déjà tombés. Et pour d’autres, c’est imminent», estime Eric Billon, patron de plusieurs établissements. Lui et ses confrères affirment être conscients de la nécessité de lutter contre l’épidémie, mais s’interrogent sur leur «responsabilité». «On nous stigmatise, poursuit Pierre Clolus. Mais les clusters, ils ne sont pas dans nos bars. On a 20000 étudiants à l’université Rennes-2, des métros bondés, mais on va cibler un bar de 20 places installé à Gévezé…» Au-delà de la manifestation prévue mercredi, le collectif «On va tous trinquer» a lancé une pétition et espère être reçu rapidement par la maire et la préfète pour négocier.
Les chiffres de contamination dans la métropole, même s’ils semblent se stabiliser, ne jouent pas en leur faveur. L’Ille-et-Vilaine reste en rouge et Rennes est toujours considérée comme zone d’alerte renforcée.
Un manifeste et une pétition