20 Minutes (Rennes)

L’avenir est éclatant pour la consigne en verre

Une filière de lavage de ces contenants se met en place à Rennes

- Camille Allain

«Il n’y a pas de système monétaire. On fait confiance à nos clients et à leur bonne volonté. » Isabelle Baur est chargée de l’innovation au sein de Scarabée Biocoop, coopérativ­e regroupant neuf magasins et trois restaurant­s bio de la métropole rennaise. Depuis quelques jours, l’enseigne qu’elle représente teste un système de consignes sur certains bocaux et bouteilles en verre baptisé «Rapportez-moi». Une initiative qui nécessite une logistique très importante. Une fois rapportés en magasin, les contenants doivent être lavés, avant d’être redistribu­és aux fournisseu­rs. Initiée par la start-up Uzaje, l’opération a déjà séduit 15 producteur­s de la région de Rennes, de la petite crémerie au géant de l’agroalimen­taire Triballat, soit 150 références en magasin. «C’est un changement d’habitude pour les consommate­urs. Il faut convaincre», prévient Emmanuel Auberger, fondateur d’Uzaje. «Nos clients viennent déjà avec leurs sachets ou leurs contenants pour du vrac, complète Isabelle Baur. Avec la crise du Covid-19, on a l’impression qu’on doit tout emballer avec du plastique. Ce n’est pas notre vision.» Julien, un client, confirme : «En Belgique, tout le monde ramène ses bouteilles de bière, et ça marche très bien. Je ne comprends pas qu’on ne puisse pas réutiliser nos récipients plutôt que de les recycler. »

Création d’emplois

Pour convaincre les producteur­s d’accepter cette consigne, Uzaje a dû leur proposer une solution de lavage écologique et économique. «Nous avions lancé notre station il y a trois ans pour laver des verres de festival et des tasses de machines à café mais ce n’était pas industriel», se souvient Eric ChallanBel­val, fondateur de La Feuille d’Erable. Bien connue à Rennes pour le ramassage des cartons, l’entreprise d’insertion a dû gonfler sa ligne de lavage pour accueillir les bocaux de confiture ou pots de crème fraîche et yaourts. L’activité des festivals étant à l’arrêt en raison du Covid, ce nouveau contrat arrive à point nommé. De quatre temps plein, la station pourrait faire travailler 20 à 30 personnes, la plupart en situation de handicap.

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Yvon, un salarié de la station de lavage de La Feuille d’Erable.

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