20 Minutes (Rennes)

«Le bonheur de les voir passe avant»

Des grandspare­nts racontent comment ils ont accueilli leurs petitsenfa­nts à la Toussaint

- Oihana Gabriel

Comment prendre soin des siens sans les mettre en danger, à l’heure de la crise sanitaire ? Alors que les vacances scolaires se poursuiven­t jusqu’à dimanche, des grands-parents se sont retrouvés devant un dilemme pendant la Toussaint : garder leurs petits-enfants ou éviter de les voir pour limiter les risques de contaminat­ion.

Les lecteurs de 20 Minutes qui ont répondu à notre appel à témoignage­s évoquent souvent le plaisir ressenti pour combattre la morosité actuelle. «J’ai accepté de prendre mes petits-enfants en vacances, car c’est la seule façon de les voir, et ils m’apportent un regain d’énergie », explique Evelyne, 66 ans. « J’ai souffert davantage de ne pas voir mes petits-enfants que du Covid… que j’ai eu, regrette Marie, 62 ans. Je ne les abandonner­ai plus. » D’autres estiment que ce choix n’appartient qu’à eux. « J’en ai assez de cette stigmatisa­tion des vieux !, s’agace Jacqueline, 66 ans. Certains d’entre nous sont plus sportifs que bien des jeunes sédentaire­s. Surtout, c’est ma vie et je n’autorise personne à décider pour moi ! »

«Comme le virus circule davantage, il faudrait que les personnes fragiles qui s’occupent d’enfants redoublent d’attention, suggère Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans (Loiret). C’est-àdire distance pendant les repas, port du masque des adultes et des ados, pas de bise…» Simple sur le papier, moins dans la pratique. « J’avais plein de bonnes intentions, mais, pendant cinq jours, seuls le lavage des mains et le gel ont fait partie de notre routine, reconnaît Roselyne, 66 ans, qui a gardé ses deux petits-enfants. A l’âge de 4 ans, rien n’est possible, tout est remué et touché, mis à la bouche.» «Je ne les embrasse pas, je garde mes distances tant que cela est possible, mais je ne porte pas de masque à l’intérieur et j’aère souvent notre espace de vie, liste Evelyne. Le bonheur de les voir passe avant la peur.»

«J’en ai assez de cette stigmatisa­tion des vieux ! » Jacqueline, 66 ans

«Sur une courte durée»

Parfois, ce sont les petits-enfants qui font la police. « Nous n’avons pas oublié les masques à l’extérieur, ni le gel, explique Annie, 77 ans, qui a gardé pendant une semaine ses petites-filles de 9 et 11 ans. Je pense bien sûr à ce virus, mais c’est l’aînée, très scrupuleus­e, stricte sur tous les gestes barrières, qui avait peur de me contaminer. » Pour Marilyne, 64 ans, aucun doute : « Il est possible de garder ses petits-enfants, en faisant attention et sur une courte durée. Et j’ai remarqué que les enfants sont responsabl­es face à ce virus. Dès la maternelle, on les conditionn­e à l’hygiène. »

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Adopter les gestes barrières avec de jeunes enfants n’est pas toujours facile.

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