Pas toujours un jeu d’enfant
« Pourquoi moi ? », « Lâcher prise, facile à dire ! »... De jeunes couples confrontés à l’infertilité témoignent auprès de «20 Minutes».
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«J’ai 33 ans et cela fait dix ans que je rêve de cet enfant», reconnaît Sandrine, qui a répondu à notre appel à témoignages sur la PMA chez les jeunes couples, à l’occasion de la Semaine de sensibilisation à l’infertilité, qui a pris fin dimanche. Car il n’y a pas que les quadras qui vivent la procréation médicalement assistée. Sans surprise, beaucoup évoquent le choc ressenti quand ils ont appris, jeune, qu’avoir un enfant ressemblerait à un défi. «C’est un parcours du combattant que je ne souhaite à personne, synthétise Sandrine, en PMA depuis quatre ans. Il meurtrit le corps et l’esprit. L’impression de vivre en suspens. En attendant un examen, un cycle, un protocole, un résultat.»
«Nous avons 28 et 30 ans, et faire le deuil du “bébé couette” est encore très dur», expose Emeline. «Vous voulez savoir mon ressenti quand on apprend que, à 24 ans, il n’est pas possible de faire un bébé naturellement? raconte Amélie, atteinte du syndrome des ovaires polykystiques. Un déchirement. Surtout quand nos amies annoncent leur grossesse. La question que l’on se pose, c’est : “Mais pourquoi moi?”» Un sentiment d’injustice courant. «Il est difficile d’en parler à mon entourage, car beaucoup de mes copines sont mères et tout a été simple pour elles, reconnaît Laura, 31 ans. Impossible de voir des enfants en bas âge, des femmes enceintes.» Face aux déceptions, beaucoup soulignent le soutien qu’elles ont trouvé auprès de leur partenaire. «La PMA me permet aussi d’apprendre à lâcher prise, insiste Sandrine. Surtout, cela m’a permis de voir à quel point mon couple était solide.» Mélanie, 34 ans, se questionne : « C’est fou comme notre génération peine à faire des enfants [lire ci-dessous]. Le stress de la société actuelle ? » Léa suggère donc de lever le tabou tôt. «Pourquoi ne pas parler de PMA quand on aborde la reproduction en 3e ? Pour préparer les parents de demain et permettre, peut-être, de déculpabiliser et d’être moins seuls à l’âge de concevoir. »
«Faire le deuil du “bébé couette” est encore très dur.» Emeline, 30 ans