Kaol Kozh, un coup de pousse donné aux jardiniers
Une maison de la semence paysanne va proposer son aide aux jardiniers
Ils l’appellent « la maison d’essences paysannes ». Derrière ce nom poétique se cache le projet de l’association Kaol Kozh. Né dans le Finistère en 2007, le collectif d’agriculteurs se bat pour les semences paysannes. Un combat contre les graines hybrides que l’on impose aux maraîchers, impossibles à reproduire ou à replanter. Après une première maison de la graine, à Roscoff, il y a deux ans, Kaol Kozh va implanter son jardin à la Prévalaye, à Rennes. « 90 % des légumes bio sont issus de graines hybrides de type F1. Cela veut dire que l’on peut acheter des légumes bio issus de semences Monsanto. Or, les graines font partie d’un patrimoine mondial, elles n’appartiennent à personne », glisse Marc Sire, l’unique salarié de l’association. D’ici quelques semaines, le potager expérimental servira de support de formation, et de test de l’adaptation des plantes. « Les semences paysannes prennent tout leur sens avec le réchauffement climatique. Elles savent s’adapter. » Cette qualité, Jean-Martial Morel la constate depuis des années. A Chavagne, le maraîcher en agriculture bio récolte ses graines. « J’ai semé sept ou huit variétés de carottes, l’an dernier. Celles qui ont le mieux marché, ce sont celles qui poussent chez moi depuis cinq ans », rapporte l’agriculteur militant. JeanMartial Morel sera l’un des animateurs de la maison de la semence. Son association a contribué à faire renaître le chou de Lorient, la carotte rouge sang et bon nombre de courges. « Économiquement, je pense que ça s’équilibre, confie le maraîcher. les graines ne nous coûtent plus rien mais cela demande du temps de les récolter, les stocker. Il y a un plaisir à semer les graines que l’on a produites. C’est un vrai pouvoir, pas juste un truc de vieux paysan. » Cette vitrine potagère n’aura pas vocation à vendre sa production de graines mais plutôt à les offrir à des jardiniers professionnels ou amateurs.