20 Minutes (Rennes)

L’isolement des soignants crée un malaise à l’hôpital

Face à la diffusion des variants, du personnel, testé positif, reste mobilisé dans les établissem­ents

- Nicolas Raffin

Près d’un an après la première vague de Covid-19 en France, les hôpitaux restent sous tension. Et la tâche pourrait se compliquer. Jusqu’à la mi-janvier, les personnels soignants testés positifs au Covid-19, mais qui ne présentaie­nt pas de symptômes, pouvaient continuer leur travail dans les services en tension. Mais la diffusion des variants a changé la donne. «Concernant la dérogation permettant le travail de personnels soignants diagnostiq­ués positifs, le Haut Conseil de santé publique [HCSP] recommande la suppressio­n de cette dérogation», a indiqué le HCSP, le 20 janvier. Les soignants sont donc invités, comme tous les Français, à se placer à l’isolement dix jours dès qu’ils ont connaissan­ce de leur positivité. Sollicité par 20 Minutes, le ministère de la Santé indique qu’une « instructio­n interne » reprenant les nouvelles recommanda­tions du HCSP a été transmise aux agences régionales de santé (ARS), le 12 février. Ces dernières sont ensuite chargées de faire redescendr­e l’informatio­n aux hôpitaux. « On explique clairement qu’aucune exception n’est possible», indique un porte-parole du ministère.

«Faire tourner le service»

Cependant, le message a eu parfois du mal à passer. Ainsi, plusieurs membres du personnel soignant du centre hospitalie­r Robert-Ballanger, à Aulnay-sousBois (Seine-Saint-Denis), sont venus travailler la semaine dernière à la maternité, alors même qu’ils étaient positifs. «Tout s’est compliqué quand des sages-femmes ont attrapé le Covid-19, indique un membre du service concerné. Il a été demandé à certaines, qui étaient asymptomat­iques, de venir pour faire tourner le service.» Finalement, il faudra notamment des plaintes de soignants pour que les personnes positives soient isolées. Et une partie du service a été fermée. Contactée, la direction n’avait pas répondu au moment de la publicatio­n de l’article.

«En l’absence de tensions sur le personnel, le risque de maintenir des personnes asymptomat­iques en place excède le bénéfice, note Franck Chauvin, président du HCSP. Mais il peut y avoir des exceptions.» Au vu des embauches réclamées dans le secteur, il y a un vrai risque pour que ces «exceptions» se multiplien­t.

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Positifs au Covid-19, des profession­nels étaient de service, la semaine dernière, dans un centre hospitalie­r francilien.

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