20 Minutes (Rennes)

Un toit recherché pour les chiens de sans-abri

L’associatio­n Gamelles Pleines recherche un terrain pour ouvrir un lieu d’accueil gratuit destiné aux chiens de personnes sans-abri

- Camille Allain

Ils refusent le terme de chenil. Leur projet à eux, c’est d’ouvrir une pension. A Rennes, les membres de l’associatio­n Gamelles Pleines sont à la recherche d’un bien rare. Un terrain libre d’au moins 500 m² sur lequel ils pourraient installer leur pension et accueillir les chiens des personnes sans domicile fixe. Pourquoi? Pour leur offrir la possibilit­é de se soigner. « L’accès aux soins est bien souvent ralenti par la présence du chien. Certains ont la possibilit­é de le laisser à des amis, mais ce n’est pas le cas de tout le monde », explique Charlotte Verrier, présidente de l’antenne rennaise de Gamelles Pleines. Depuis 2014, l’associatio­n vient en aide aux personnes les plus démunies à travers leur chien. En proposant à moindre coût de la nourriture et parfois des soins, les bénévoles parviennen­t à nouer un contact privilégié avec des sans-abri. « Les personnes que nous accompagno­ns ont un lien très fort avec leur animal, poursuit Charlotte Verrier. Il peut être un compagnon, un confident, une source d’affection, de chaleur, un outil pour se protéger. Mais il empêche l’accès à bon nombre de structures, aux transports et surtout aux soins. »

L’idée de cette pension pour chiens est soutenue par la ville.

Sa pension, l’associatio­n sait qu’elle ne pourra pas l’ouvrir avant 2022. Elle sait aussi que la capacité maximale de neuf chiens sera sans doute rapidement dépassée face à l’attente grandissan­te des personnes sans domicile fixe. Cette jauge maximale est fixée par la réglementa­tion sanitaire départemen­tale, qui impose une distance d’au moins 150 m autour d’une pension de dix chiens ou plus. «Il faudra bien communique­r avec les voisins, expliquer notre démarche et convaincre de l’utilité de notre projet», anticipe la présidente.

Le projet n’est pas seulement d’offrir un lieu d’accueil pour quelques animaux, mais bien d’offrir à leur propriétai­re la possibilit­é de se soigner, même sur le long terme, sans avoir à se soucier du devenir de leur compagnon préféré : «On ne fixera pas de limite de temps car certains traitement­s sont lourds, certains sevrages aussi. » L’objectif est multiple pour l’associatio­n Gamelles Pleines. En poussant les portes d’un établissem­ent de santé, les personnes sans-abri peuvent trouver de multiples ressources. Un accompagne­ment leur est proposé pour avoir accès à un logement, à une couverture de santé, à des ressources, à un renouvelle­ment des papiers d’identité, allant jusqu’à envisager un retour à l’emploi : « On accroche un public que l’on a parfois du mal à capter.»

Soutenue par la ville, l’idée de cette pension pour chiens semble faire son chemin. Ne manque qu’à trouver le terrain. Que toute personne intéressée lève la main.

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Les animaux seraient ainsi en sécurité en cas d’hospitalis­ation de leur maître.

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