Kendji Girac
«Je voulais présenter ces morceaux de façon plus pure»
Durant le confinement, Kendji Girac a peaufiné son quatrième album, Mi Vida, sorti à l’automne. Le chanteur de 24 ans en propose aujourd’hui une nouvelle version, augmentée de trois reprises acoustiques de Habibi, Dans mes bras et Evidemment. En revenant au guitare-voix, il espère faire vivre d’une nouvelle manière des chansons qu’il n’aura pas pu présenter sur scène.
Pourquoi avoir choisi ces trois morceaux, et pourquoi en acoustique ?
Je trouve que c’est bien de proposer une écoute différente de ces morceaux. C’est un album assez électronique, avec des synthés… Je voulais présenter ces morceaux de façon plus pure. Et puis, je pense aux jeunes musiciens qui voudraient les apprendre. Quand on les entend en acoustique, c’est plus facile.
Les versions acoustiques, ça vous rappelle aussi un peu l’intimité procurée par les concerts ?
Ah, les concerts, le public… Tout ça me manque tellement. Je n’ai pas défendu l’album sur scène, c’est frustrant. C’est vrai que cette réédition est une façon de retrouver un peu le public.
A quoi a ressemblé votre année, durant laquelle il a fallu finir cet album ?
On a beaucoup travaillé à la maison, à distance, avec beaucoup de mails aussi. On a loué des studios un peu, pour enregistrer. Je crois que, finalement, je n’ai jamais autant joué de la guitare que cette année, parce que, quand je suis à la maison, je suis toujours en train de gratter.
La sortie de l’album a été repoussée, pour finalement arriver à l’automne. Vous le regrettez ?
Non, pas du tout, parce que ça nous a permis de mieux habiller les chansons, de les peaufiner. On a aussi pu enregistrer la chanson avec Dadju, qui s’est ajoutée à l’album.
Vous parlez plusieurs langues. Envisagez-vous d’enregistrer un jour un album entièrement en occitan ou en catalan ?
Oui, tout à fait, ou en espagnol. Mais pas tout de suite. Pour l’instant, je vais continuer un peu dans mon style gipsy pop. Mais, un jour, je ferai un album 100 % gipsy, avec des belles reprises. J’ai l’habitude de ne pas me mettre de barrière, de me laisser porter par l’inspiration du moment. Alors, on verra…
Cette année, vous avez manqué le concert des Enfoirés, parce que vous alliez devenir papa au moment de l’enregistrement. Vous avez sans doute regardé le concert… Vous les avez trouvés comment ?
Ça manquait de quelque chose quand même… Ça manquait de public ! Mais, on est contents d’avoir pu faire ce concert, de trouver l’énergie et le plaisir de le faire, parce que c’est important de ramener de l’argent aux Restos du coeur. Je dis « on » parce que, même si je n’y étais pas cette année, j’y étais quand même avec le coeur.