Transformation
L’ex-fac dentaire s’ouvre aux enfants et à l’éphémère
Le projet était difficile à décrire tant il était abstrait. Mais, aujourd’hui, ce chantier de l’ancienne fac dentaire Pasteur, qui n’a ressemblé à aucun autre, est une réussite. Longtemps sous-utilisé, ce lieu hybride accueille désormais une école maternelle, un laboratoire de bidouille numérique et des lieux d’accueil éphémères ouverts à tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la culture.
Les couloirs blancs de l’ancien centre de soins dentaires ont été redessinés. Ils sont désormais parsemés de manteaux ne dépassant pas la taille 6 ans. Depuis lundi, le rez-de-chaussée de l’imposant bâtiment, construit à partir de 1888 par Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray, accueille environ 140 enfants. « D’habitude, quand on construit une école, c’est la commune qui fait et nous, on l’investit, explique Stéphanie Rousselin-Jounot. Là, on a partagé nos connaissances avec les architectes pour que ça ait du sens pour les enfants» L’ex-directrice de l’école Faux-Pont et son équipe ont beaucoup travaillé pour concevoir ce nouveau QG. L’aménagement n’a pourtant pas été simple et un sous-sol a dû être construit sous le bâtiment historique afin d’y aménager une cantine. Mais les enfants ne sont pas les seuls à occuper l’hôtel Pasteur. Depuis quelques jours, ils ont vu progressivement s’installer l’Edulab, un lieu consacré à l’apprentissage du numérique, et attendent de voir à quelle affectation seront dédiés les nombreux espaces libres dans les étages du bâtiment. «Les salles sont encore mouvantes, prévient Sophie Ricard, gardienne des lieux qui a piloté la conception de ce projet collaboratif. On peut accueillir des expositions, des cours de danse, des marathons de lecture. C’est un lieu que l’on met à disposition des utilisateurs.» L’investissement, de plus de 15 millions d’euros, est conséquent pour la ville et les rebondissements ont été nombreux sur le chantier. Après bien des galères, la méthode de conception collective semble faire consensus. «On a mené un travail de dentelle pour conserver un maximum de choses comme des portes, des paillasses, du mobilier », explique Léa Hobson, architecte de l’agence Encore Heureux qui a travaillé sur le projet. Quand la situation sanitaire le permettra, l’Hôtel Pasteur pourrait rapidement devenir l’un des lieux les plus cool de Rennes. Un espace en perpétuelle évolution que nombre d’associations rêvent déjà d’investir. «Nous savons que nous sommes regardés au niveau national, reconnaît Sophie Ricard. Ce n’était pas un cadre simple pour une collectivité car c’est une nouvelle méthode. Mais elle a porté ses fruits.»
« C’est un lieu que l’on met à disposition des utilisateurs. »
Sophie Ricard, gardienne des lieux