L’époux de Magali Blandin reconnaît l’avoir tuée, ses parents seraient aussi impliqués
Jérôme Gaillard a avoué avoir tué sa femme, Magali Blandin. Les parents du mari seraient également impliqués dans le meurtre
Un crime organisé, né dans l’esprit d’un homme qui ne supportait pas que sa femme le quitte. Acculé, mis face à ses contradictions, Jérôme Gaillard a fini par avouer. En garde à vue, cet homme sans emploi de 45 ans a reconnu avoir tué Magali Blandin, le 11 février, sur le palier de son appartement de Montfortsur-Meu. Deux coups de batte de baseball pour ôter la vie de celle qui avait partagé la sienne pendant plus de vingt ans. Séparé depuis le mois de septembre, le couple devait se confronter devant un juge aux affaires familiales le 8 mars, dans le cadre de l’instance de divorce. D’après son avocat, Jérôme Gaillard n’aurait pas supporté l’idée de perdre la garde alternée de leurs quatre enfants âgés de 4, 7, 12 et 14 ans et aurait décidé de la tuer. Samedi, les quatre enfants ont appris que leur mère avait été retrouvée morte, enterrée dans une zone boisée de Boisgervilly, à moins de deux kilomètres de la maison dans laquelle ils vivaient une semaine sur deux. Ils ont aussi appris que leur maman de 42 ans avait été tuée par un père qui ne supportait pas la séparation. Et que leurs grands-parents avaient participé à ce complot criminel organisé depuis plusieurs mois. Une affaire «hors-norme», selon les mots des enquêteurs, où les rôles de chacun ne sont pas encore complètement clairs.
Samedi soir, Jérôme Gaillard a été mis en examen pour «meurtre par conjoint» avant d’être incarcéré. Son voisin, un homme d’origine géorgienne de 39 ans, sera également poursuivi pour «destruction de preuve d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité» et a été placé en détention. Tout comme les beaux-parents de Magali Blandin, âgés de 72 et 75 ans, pour complicité de meurtre. «C’est un complot familial qui nécessite encore d’être affiné, expliquait le procureur Philippe Astruc. C’est assez rare de voir les parents être impliqués dans un projet criminel, voire dans le concours qu’ils ont pu y apporter. Jérôme Gaillard dit avoir exécuté sa femme seul. Il va falloir le vérifier. » Le scénario ne s’est pas exactement passé «comme il aurait dû», expliquent les gendarmes. En novembre, le mari de la victime avait versé 20 000 € à des Géorgiens pour qu’ils tuent sa femme. Ces derniers ont visiblement rôdé autour du domicile, mais sans passer à l’acte. C’est même eux qui ont permis aux enquêteurs de comprendre le scénario de ce crime lors de leur garde à vue, en expliquant disposer d’un enregistrement audio où Jérôme Gaillard évoquait sa volonté de voir sa femme mourir. «Il n’a pas supporté qu’elle le quitte, explique Me Jean-Guillaume Le Mintier. Il a toujours été convaincu qu’elle reviendrait. Jusqu’à un événement de novembre où il l’a croisée devant le domicile conjugal. Elle ne le regardait plus, il n’existait plus. » Magali Blandin avait porté plainte pour violences conjugales, mais l’affaire avait été classée sans suite. L’enquête est loin d’être terminée.
Un voisin placé en détention