Covid-19 «C’est confusant et incohérent»
A Paris, de nombreux habitants ne comprennent pas les nouvelles restrictions
A pied, à trottinette ou à vélo, entre amis ou en famille… Au lendemain de l’entrée en vigueur de nouvelles règles dictées par la lutte contre le Covid-19, les Parisiens étaient nombreux dimanche sur les quais de Seine pour se dégourdir les jambes et profiter de quelques rayons de soleil. Pour leur première sortie dans ce nouveau régime de restrictions sanitaires, qui concerne 16 départements, dont ceux de l’Ile-deFrance et des Hauts-de-France, nombreux sont ceux qui n’ont pas compris les annonces du gouvernement. L’attestation prévue a été supprimée samedi, peu après sa publication, pour simplifier les démarches. Désormais, un justificatif de domicile est suffisant pour se promener en journée, sans limite de temps, dans un rayon de 10 km autour de chez soi. Mais c’est loin d’être clair pour tous. « Il y a un problème dans la communication du gouvernement, c’est confusant et incohérent », peste Michel, qui ne comprend pas pourquoi une jauge est imposée dans les lycées, mais pas dans les collèges ni les écoles.
Un peu plus loin, casque de vélo sous le bras, deux copines marchent. « Jeudi soir, tous mes collègues m’ont demandé : “Mais qu’est-ce qu’ils ont voulu dire?” », dit en riant Manon, 31 ans, chargée de communication, au sujet de la conférence de presse du Premier ministre. Les deux trentenaires
sont sorties sans attestation, dimanche. Elles ont beau avoir compris les nouvelles règles, leur utilité leur semble peu probable. «On s’attendait à de vraies restrictions, finalement, on gagne une heure de couvre-feu et les commerces sont fermés, reprend Marine, 29 ans, directrice business development dans les médias. Ça ne va rien changer à l’évolution de l’épidémie.» «On aurait préféré être confinées un bon coup, pour sortir de ça», concluent les deux amies, en manque «de teuf».
Pour Grégoire, les nouvelles annonces « ne changeront rien » à son quotidien, ni à celui de son fils Ferdinand, 9 ans, qui continuera d’aller à l’école. «Les 10 km, c’est pour nous empêcher de quitter Paris, résume cet illustrateur de 50 ans. Quant aux autres mesures, je pense qu’elles sont inefficaces, comme le couvre-feu [instauré depuis décembre]. Mais les gens ne sont plus prêts à accepter un confinement.»
« On aurait préféré être confinées un bon coup, pour sortir de ça. » Marine, 29 ans