Une guinguette verte prête à éclore à la Prévalaye
Un projet de lieu mêlant jardinage, alimentation et culture est en construction à la Prévalaye, pour une ouverture prévue en juin
« Je fais une pause, parce que c’est bien physique. » Pioche à la main, Maxime est en plein boulot. Ce matin, ce chef cuisinier s’emploie à décaisser une partie du sol en terre de l’ancienne grange du château de la Prévalaye. Si le château a disparu depuis longtemps, certains bâtiments ont survécu et accueillent depuis quelques mois un chantier participatif devant aboutir à l’ouverture d’une guinguette et, plus tard, d’un restaurant. Maxime en sera le chef et troquera sa pioche pour un tablier et des couteaux bien affûtés. Avant cela, il lui faut continuer à creuser afin de passer les canalisations de son futur espace de travail, qui ressemble plus à un chantier archéologique qu’à une cuisine. Porté par les associations La Basse cour et Le Jardin des Mille pas, ce projet mêlant culture, agriculture et alimentation se traduira par l’ouverture d’une guinguette décrite comme « idéale » par ses concepteurs. « Nous avons mené des apéros chantier pour que chacun définisse sa vision idéale de ce lieu. Ce qui en est ressorti, c’est qu’il nous fallait garder un aspect naturel, dans un environnement respecté et de réutiliser les matériaux disponibles sur place », explique Eva Lozano, coordinatrice du Jardin des Mille pas. « Il faut qu’on ait l’impression que ça a toujours été comme ça », enchaîne Nicolas Bon, l’un des fondateurs de La Basse cour.
Fruits et légumes du jardin
L’ensemble a été examiné par la paysagiste Adélaïde Fiche, membre de Folk Paysage, et des étudiants en design du lycée Bréquigny, pour devenir un lieu de transmission autour de l’alimentation. Il s’agit de « faire le pont » entre la nature préservée de la Prévalaye et le quartier populaire de Cleunay. Ce qui a convaincu la ville de Rennes de participer.
Pour l’heure, l’endroit ressemble à un vaste chantier, où bon nombre de bénévoles viennent prêter main-forte. Malgré l’incertitude qui plane autour de la réouverture des bars et restaurants, l’objectif est d’ouvrir le 19 juin. Le midi, l’endroit servira une cuisine à base de fruits et légumes ayant poussé dans le potager. « On fait le champ, ils font l’assiette », glisse la coordinatrice du jardin voisin. Le soir, il se transformera en charmant bar extérieur. Des food-trucks s’y arrêteront pour nourrir les plus gourmands. Et une scène pourra accueillir des groupes. La guinguette a même été pensée pour les parents, qui pourront laisser jouer leurs enfants dans un espace sécurisé, doté de cabanes et autres jeux naturels. Pour boucler son budget global de 120 000 €, La Basse cour a lancé une campagne de financement participatif qui s’achève dans moins d’une semaine. Quant au projet de restaurant, il viendra dans un second temps, dans l’ancienne maison de famille longtemps laissée à l’abandon. Quelque chose nous dit qu’elle va s’offrir une belle seconde vie.