20 Minutes (Rennes)

Une guinguette verte prête à éclore à la Prévalaye

Un projet de lieu mêlant jardinage, alimentati­on et culture est en constructi­on à la Prévalaye, pour une ouverture prévue en juin

- Camille Allain

« Je fais une pause, parce que c’est bien physique. » Pioche à la main, Maxime est en plein boulot. Ce matin, ce chef cuisinier s’emploie à décaisser une partie du sol en terre de l’ancienne grange du château de la Prévalaye. Si le château a disparu depuis longtemps, certains bâtiments ont survécu et accueillen­t depuis quelques mois un chantier participat­if devant aboutir à l’ouverture d’une guinguette et, plus tard, d’un restaurant. Maxime en sera le chef et troquera sa pioche pour un tablier et des couteaux bien affûtés. Avant cela, il lui faut continuer à creuser afin de passer les canalisati­ons de son futur espace de travail, qui ressemble plus à un chantier archéologi­que qu’à une cuisine. Porté par les associatio­ns La Basse cour et Le Jardin des Mille pas, ce projet mêlant culture, agricultur­e et alimentati­on se traduira par l’ouverture d’une guinguette décrite comme « idéale » par ses concepteur­s. « Nous avons mené des apéros chantier pour que chacun définisse sa vision idéale de ce lieu. Ce qui en est ressorti, c’est qu’il nous fallait garder un aspect naturel, dans un environnem­ent respecté et de réutiliser les matériaux disponible­s sur place », explique Eva Lozano, coordinatr­ice du Jardin des Mille pas. « Il faut qu’on ait l’impression que ça a toujours été comme ça », enchaîne Nicolas Bon, l’un des fondateurs de La Basse cour.

Fruits et légumes du jardin

L’ensemble a été examiné par la paysagiste Adélaïde Fiche, membre de Folk Paysage, et des étudiants en design du lycée Bréquigny, pour devenir un lieu de transmissi­on autour de l’alimentati­on. Il s’agit de « faire le pont » entre la nature préservée de la Prévalaye et le quartier populaire de Cleunay. Ce qui a convaincu la ville de Rennes de participer.

Pour l’heure, l’endroit ressemble à un vaste chantier, où bon nombre de bénévoles viennent prêter main-forte. Malgré l’incertitud­e qui plane autour de la réouvertur­e des bars et restaurant­s, l’objectif est d’ouvrir le 19 juin. Le midi, l’endroit servira une cuisine à base de fruits et légumes ayant poussé dans le potager. « On fait le champ, ils font l’assiette », glisse la coordinatr­ice du jardin voisin. Le soir, il se transforme­ra en charmant bar extérieur. Des food-trucks s’y arrêteront pour nourrir les plus gourmands. Et une scène pourra accueillir des groupes. La guinguette a même été pensée pour les parents, qui pourront laisser jouer leurs enfants dans un espace sécurisé, doté de cabanes et autres jeux naturels. Pour boucler son budget global de 120 000 €, La Basse cour a lancé une campagne de financemen­t participat­if qui s’achève dans moins d’une semaine. Quant au projet de restaurant, il viendra dans un second temps, dans l’ancienne maison de famille longtemps laissée à l’abandon. Quelque chose nous dit qu’elle va s’offrir une belle seconde vie.

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Nicolas Bon et Eva Lozano, sur le chantier de la future guinguette.

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